LES ENVAHISSEURS DE LA PLANETE ROUGE (1953)

L'histoire

 

David est un jeune garçon passionné d'astronomie. Au cours de ses observations, il découvre que des extra-terrestres ont atterris tout près de chez lui et qu'ils ont pour objectif d'envahir la Terre.

 

Ces envahisseurs martiens contrôlent l'esprit humain au moyen d'un implant situé dans le cou de leurs victimes. Les parents du petit deviennent bien vite les esclaves soumis des martiens et David parvient difficilement à convaincre les autorités de l'existence de l'invasion, avec l'aide d'un astronome et d'une psychologue.

 

L'armée entoure d'un périmètre de sécurité le repaire des hommes verts situé dans une grotte, près de la maison de David, puis parvient à détruire la soucoupe volante. C'est alors que le garçon se réveille en sursaut... ce n'était qu'un cauchemar? Il se penche vers la fenêtre et observe l'atterrissage d'une soucoupe volante verdâtre...

 


L'AVIS DE SF-STORY ***

POINTS POSITIFS ET NEGATIFS

+  L'invasion extra-terrestre vue par un enfant 

+  Le côté kitsch des fifties

+  Les martiens en "moumoutes" vertes

-   Scénario un peu simpliste!

 

 

 

Curieux film : ce n'est pas si souvent que l'on voit une invasion décrite avec les yeux d'un enfant ! Issu de la peur paranoïaque des soucoupes volante durant les années cinquante, le film est construit comme une pièce en quatre actes : l'enfant essaie d'avertir la population sans réussir véritablement à y parvenir, dans le style des "Envahisseurs", où David Vincent serait un garçon de 12 ans. Ensuite, une longue explication sur les possibilités de vie extra-terrestre, de manière didactique (photos, maquettes d'ovnis), permet d'affirmer la réalité des soucoupes volantes; puis l'armée et les autorités convaincues se mettent en place autour de l'ovni, et enfin rencontre avec les méchants hommes verts.

 

Cette mise en place scénaristique n'est pas sans rappeler de nombreux films comme le récent et parodique "Mars Attacks!" de Tim Burton.

 

La fin impose un rythme nouveau au film, porté par une angoissante partition musicale, répétitive et lancinante et prépondérante. La réalité se mue peu à peu en rêve dans une longue séquence où l'enfant court en se remémorant toutes les scènes principales du film, baignées dans des couleurs rouges et vertes.

 

On trouvera le traitement de ces "Envahisseurs", un peu simpliste et un rien désuet, mais c'est justement la naïveté des décors, l'aspect "kitsch" et ses martiens en moumoutes vertes qui en font tout le charme. Un film culte quoi! 

HORS-CHAMP*

 

Ce fut l'un des premiers films sur l'invasion d'extra-terrestres à être réalisé en couleurs. Destiné à l'origine au procédé en relief, l'idée fut abandonnée juste avant le début du tournage (faute de caméra disponible!). Certaines copies du film évacuent du scénario l'idée que toute l'histoire n'était qu'un rêve issu de l'imagination du jeune héros.

 

Le film sort en pleine vague d'apparition des "fliying saucers" aux Etats-Unis : dans une scène, le Dr Kelston se réfère aux «Lumières Lubbock» et à un certain «Capitaine Mantell». Ce sont de vrais observations d'OVNI ayant eu lieu en août 1951 et  qui avaient créé un retentissement national à leur époque. Les photographies montrées par le Dr Kelston dans le film  sont des photographies réelles des Lumières de Lubbock qui sont apparues dans les journaux et les magazines.

 

Tobe Hooper a réalisé un remake en 1986 "L'invasion vient de Mars" : le jeune garçon du premier film devenu adulte y faisait une apparition remarquée, déclarant alors qu'il se trouvait dans la soucoupe des extraterrestres : "Cela faisait quarante ans que je n'avais pas remis les pieds ici!"

 

EFX

 

Le département des effets spéciaux a utilisé des préservatifs pour créer les «bulles» sur les parois des tunnels souterrains.

 

Deux gags involontaires : les extra-terrestres "kidnappent" les humains par des trous dans le sable où ces derniers sont littéralement happés. L'image qui montre le trou dans le sable se refermant est exactement la même quelque soit l'endroit de la disparition !! Pour cet effet, l'ouverture et la fermeture du trou dans le sable ont été réalisées en coupant une longue fente dans un morceau de toile lourde et en insérant un grand entonnoir. Un tuyau d'aspirateur vide puissant a été attaché à l'entonnoir et le tout a ensuite été recouvert de sable. L'aspirateur était activé et le sable aspiré pour les scènes d'ouverture du sable mouvant. Ensuites, le film était simplement inversé pour les prises de vue de la fermeture du bac à sable

 

 

Autre EFX bien visible : les extra-terrestres sont revêtus de combinaison en fourrure verte, de dos on peut même apercevoir la fermeture zippée de leurs habits !!

REALISATEUR

William Cameron Menzies

 

Avant d'être réalisateur, William Cameron Menzies (1896-1957) était l'un des plus brillants décorateurs du septième art puisqu'il reçut le premier oscar dans la catégorie "Meilleur décorateur" pour son travail sur "Tempest" (1928). Il a été également décorateur dans le très célèbre "Autant en emporte le vent" (1939) où il dirigea même un dixième du métrage total dont le célèbre incendie d'Atlanta.

 

Devenu réalisateur, il s'attacha particulièrement à l'aspect visuel de ses films qui y tiennent une place prépondérante : ce sont les décors arts déco du film "La vie future" en 1936 ou une colline étrange et poétique dans "Les envahisseurs de la planète rouge"...

 

Il a également réalisé "Chandu le magicien" en collaboration avec Marcel Varmel, histoire de savant fou dans la tradition du serial (films à épisodes)...

 

FILMOGRAPHIE SÉLECTIVE

Le voleur de Bagdad, 1924, Décorateur.

Chandu le magicien, 1932.

La vie future, 1936.

Les aventures de Robin des Bois, 1938, Décorateur.

Autant en emporte le vent, 1939, Décorateur.

Duel au soleil, 1947, Décorateur.

The Maze, 1953.

Les envahisseurs de la planète rouge (Invaders from Mars), 1953.

 

ACTEURS

 

Leif Erickson est un ancien chanteur et joueur de trombone. Il a tourné dans de nombreux films, notamment "Sur les quais" d'Elia Kazan en 1954, ainsi que "Thé et sympathie" (1956), incarnant le mari de Deborah Kerr. Mais c'est surtout en héros de la série télévisée "Chaparral".

 

Fugitive carrière pour Helena Carter puisqu'elle ne tourna qu'entre 1947, dans "Time out of mind" de Richard Siodmak, et 1953 avec ces "Envahisseurs de la planète rouge". Entre les deux, elle enchaîna beaucoup de second rôle comme dans "Le faucon d'or" (1952), film d'aventures loin d'être impérissable…

 

Le chef des martiens, enfermé dans la bule en verre dans le film, est interprété par une femme : la naine Luce Potter. Durant plusieurs années, elle reçu des lettres de fans du film lui témoignant combien il avait été effrayé de la voir quand ils étaient enfants!

 

PHOTOS

AFFICHES

COLLECTORS


GENERIQUE

Les envahisseurs de la planète rouge (Invaders from Mars), 1953, William Cameron Menzies, Etats-Unis.

Son : Mono (RCA Sound System). Couleurs : Supercinecolor.

Format d'image : 1.37.

Réalisateur : William Cameron Menzies.

Durée : 1h18, 1h23 (Version Anglaise).

Productions :  Twentieth Century Fox.

Distribution : Twentieth Century Fox.

Producteur : Edward L. Alperson, Edward L.Alperson Jr (associé)

Effets spéciaux : Jack Cosgrove, Jack Rabin, Howard Lydecker, Irving Block.

Décorateur plateau : William Cameron Menzies.

Directeur de la photographie : John Seitz.

Direction artistique : Boris Leven. 

Scénario : Richard Blake et John Tucker Battle (non-crédité).

Musique : Raoul Kraushaar, Mort Glickman (non-crédité).

Interprètes : Helena Carter (la psychologue-Dr Pat Blake), Arthur Franz (l'astronome-Dr. Stuart Kelston, le narrateur), Jimmy Hunt (David MacLean), Leif Erickson (Mr. George MacLean, le père), Hillary Brooke (Mary MacLean, la mère), Moris Ankrum (Col. Fielding), Max Wagner (Sgt. Rinaldi), William Phipps (Sgt. Baker), Milburn Stone (Capt. Roth), Janine Perreau (Kathy Wilso).

Date de sortie USA : 22 Avril 1953.

Date de sortie française : Le film est inédit dans les salles françaises. Il est sorti en vidéo sous le titre "Les envahisseurs de la planète rouge" et a été diffusé sur Canal + en Décembre 1999.

Budget : 290 000$ (estimation).

 

 



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