Une heure avant leur départ, devant une foule de journalistes, les astronautes de la première expédition spatiale habitée vers la Lune répondent aux questions. La fusée RXM (Rocketship eXploration to the Moon) doit transporter une équipe composée d'un physicien, une doctoresse en chimie, un pilote, un ingénieur et un invité ayant participé au financement du projet vers l'astre lunaire.
Après un décollage réussi, la fusée a un incident dans le calcul de son mélange en carburant, modifiant sa trajectoire et déviant sa course vers la planète Mars. L’atterrissage est périlleux mais le pilote réussi finalement à toucher le sol rouge de la planète. Sur Mars, ils vont affronter les derniers rescapés d'une civilisation disparue revenue à l'age de pierre...
24 heures chez les martiens réalisé par le très honorable Kurt Neumann, réalisateur de trois Tarzan et de La Mouche Noire (The Fly), est trompeur sur la marchandise : sur les 77 minutes du film il n'y en a que 17 durant lesquels les explorateurs fouleront le sol de la planète Rouge. Le titre américain est bien plus explicite car l'essentiel de l'action se situera en huis clos dans le fuselage d'une fusée!
On assiste donc à une conférence de presse pseudo-scientifique à quelques minutes du départ, où le plan de la fusée dessiné à la craie sur tableau noir est dévoilé à la presse. Une fois que la fusée a décollé, propulsée par l'hydrogène atomique, quelques gags émaillent le voyage un peu insipide comme ceux du blouson ou de l'harmonica en apesanteur. Plus quelques scènes d'angoisse où les acteurs s’inclinent dans la fusée pour mimer des changements de trajectoire impromptus de l'engin.
L'idylle entre le pilote et Lisa, la docteur en chimie, reste effleurée et la planète Mars, colorisée en rouge par filtre comme dans Angry Red Planet en 1959, ne sera foulée au pied que quelques minutes. Sur le sol martien, le film tourne au western : les martiens sont des indiens, des sauvages revenus à l'age de pierre. Vraisemblablement des vestiges humains d'une brillante civilisation disparue, conséquences d'une guerre atomique ? Le film n'en dira pas plus, il faut retourner sur Terre au plus vite ! Seul le final sans happy end se démarque des productions habituelles des années 50, la première expédition a échoué mais déjà un Rocketship X-M2 est sur le pas de tir!
La course au film
Le film a subi plusieurs changements de concept avant le début du tournage. Initialement, le producteur-réalisateur Kurt Neumann voulait faire un film sur une expédition Martienne dans laquelle les astronautes rencontrait des dinosaures vivants, mais le producteur Robert L. Lippert rejeta le scénario. À peu près à la même époque, Jack Rabin, un spécialiste des effets spéciaux contacta Lippert avec un scénario sur un vol spatial vers la lune, appelé "Destination Moon". Le producteur George Pal, avait juste auparavant déposé ce titre pour sa propre version d'une mission lunaire - Destination ... Lune! (1950) : Lippert changea d'avis et, pour profiter de la publicité de"Destination Moon", il réunit les idées de Neumann et Rabin pour son propre film sur un vol spatial habité vers la Lune. Des menaces subséquentes d'action en justice de la part de Pal obligèrent Lippert à changer le lieu de son film de la lune à la planète Mars - dans le scénario original de Neumann.
Le film fut tourné en seulement 18 jours, afin de devancer le sortie très attendue de Destination Lune d'Irvin Pinchel, produit par George Pal, pour lequel la durée de tournage s'était (mais bénéficiant d'un budget 50 fois plus important) et de profiter de la publicité pour ce film, l'un des premiers dans le genre Hard science-fiction. La bande-annonce de RocketshipX-M fut ainsi diffusée trois semaines avant le film concurrent. Lors de la publicité du film, les affiches envoyées aux exploitants de salle mentionnaient bien "Ce film n'est pas Destination...Lune!"
Le danger atomique
Le film porte un message sur les risques des découvertes scientifiques notamment la bombe atomique, dont les ravages et conséquences ont été découvertes 5 ans plus tôt lors des bombardements au Japon par les Etats-Unis. Le Dr Karl Eckstrom, ingénieur en chef interprété par John Emery déclare "...il y a des moments où un simple scientifique est allé aussi loin que possible, alors il doit faire une pause et observer respectueusement alors que quelque chose d'infiniment plus grand a pris le contrôle. Je crois que c'est l'un de ces moments." Ce que les astronautes décuvrent syr Mars est la conséquence d'une civilisation parvenue à son apogée, victime d'une guerre atomique ? Ce n'est pas la première fois qu'un film montre ses dangers, La Vie Future (1936) montrait déjà les risques d'une destruction massive d'une civilisation toute entière...
Gags spatiaux involontaires
Les annonces du film vantaient "Zoom à travers l'univers, la première conquête spatiale de l'homme ! ", force est de constater que le voyage est émaillé de quelques gags involontaires... Dans la fusée l'apesanteur affectent certains accessoires comme l'harmonica et la veste mais paradoxalement des choses plus légères comme le sandwich, les papiers et les cheveux longs de Lisa ne sont pas affectés!
Sur plusières scénes dans le film, les jauges de carburant affichent toujours "Empty" (vides)! Alors que la fusée descend vers Mars, un des acteurs déclare "Nous sommes à 50 miles" alors que la scène suivante montre l'altimètre à 60 miles!
RX-M et Tintin
Le design de la fusée RX-M est tiréd'une illustration publiée dans un numéro de Life en date du 17 janvier 1949. La sortie du film est sorti un mois après la publication d'Objectif Lune d'Hergé en épisodes dans le magazine Tintin.
Edition spéciale 1978
Dans la version cinéma originale, les scènes de Mars étaient teintées en rouge mais toutes les copies diffusées ultérieurement pour la télévision n'ont pas reproduit cette couleur et pendant plusieurs années les scènes martiennes ont été montrées seulement en noir et blanc.
Dans les années 1970, l'homme d'affaires Wade Williams, fan du film, a acquis les droits et a produit de nouvelles séquences d'effets spéciaux pour remplacer les scènes d'effets originales du film. Les nouveaux clichés comprenaient un modèle de la fusée dans l'espace, des séquences représentant le vaisseau descendant vers Mars et le décollage, des séquences filmées sur Mars avec de nouveaux acteurs et l'utilisation de séquences d'images d'un décollage de fusée pendant le lancement. Ces séquences ont été remplacées par des images originales qui ont été coupées du film, et ont été vues sur les versions initiales de VHS et de DVD aux États-Unis. Dans les années 1990, cependant, une grande partie de ces scènes de substitution ont été retirée et les scènes originales restaurées. Les seules séquences d'effets mises à jour restantes se trouvent dans le lancement initial depuis la Terre, et les tirs de la fusée atterrissant et décollant de Mars, utilisant des séquences d'archives d'une fusée V-2 dans l'original. Cependant, la version originale intégrale et non coupée du film reste aujourd'hui introuvable!
En 1978, une "édition spéciale" a été publiée en DVD avec de nouvelles scènes d'effets spéciaux (ajoutées avec des prises de vues en couleur en 1976). L'édition française respecte les couleurs martiennes et le film d'origine.
Vingt-quatre heures chez les Martiens (id.), 1950, Kurt Neumann, Etats-Unis.
Son : Mono (Western Electric Recording)
Format d'image : 1.37
Réalisateur : Kurt Neumann
Durée : 1h17.
Productions : Lippert Pictures.
Distribution : Les Films du Verseau (France)
Producteur : Kurt Neumann.
Producteurs exécutifs : Murray Lerner.
Effets spéciaux : Don Stewart.
Décorateur plateau : Clarence Steensen
Directeur de la photographie : Karl Struss.
Montage : Harry W. Gerstad.
Direction artistique : Theobold Holsopple.
Scénario : Kurt Neumann, Orville H. Hampton (dialogues additionnels) et Dalton Trumbo (non-crédité)
Musique : Ferde Grofé Sr.
Interprètes : Lloyd Bridges (Col. Floyd Graham), Osa Massen (Dr. Lisa Van Horn), John Emery John Emery (Dr. Karl Eckstrom), Noah Beery Jr. (Maj. William Corrigan), Hugh O'Brian (Harry Chamberlain / Voix du speaker), Morris Ankrum (Dr. Ralph Fleming), Patrick Aherne (Journaliste), Sherry Moreland (la fille martienne), John Dutra (le physicien), Kathy Marlowe (journaliste)...
Date de sortie USA : 2 Juin 1950.
Date de sortie française : 23 Avril 1952.
Budget : 94 000 dollars
*Le hors-champ est la partie de la scène qui n'apparaît pas dans un plan d'un film parce qu'elle n'est pas interceptée par le champ de l'optique de la caméra que ce champ soit invariable (plan fixe), ou variable (plan où la caméra effectue un mouvement (panoramique et/ou travelling) et/ou un zoom).
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