LA VIE FUTURE (1936)

L'HISTOIRE

En 1940, dans la ville de Everywhere, on fête Noël alors que la guerre totale est aux portes de l'Europe. Elle va débuter peu après s'étendra sur plusieurs décennies jusqu'à ce que la plupart des personnes encore en vie ignorent même la cause originelle du conflit. Toutes les usines sont arrêtées et la société s'est désintégrée en communautés localisées primitives.

 

En 1966, une épidémie virale frappe la plupart de ceux qui restent, mais un petit nombre survit encore. Un jour, un avion étrange atterrit dans l'une des ruines de ces communautés et son pilote s'adresse aux survivants en leur indiquant qu'une organisation reconstruit peu à peu la civilisation et se déplace à travers le monde pour civiliser des groupes de survivants. Une grande reconstruction a lieu au cours des prochaines décennies et la société est une fois de plus grande et forte. La population mondiale vit maintenant dans des villes souterraines.

 

En 2035, à la veille du premier envol de l'homme vers la Lune, un soulèvement populaire contre le progrès, qui pour certains a provoqué les guerres passées, gagne du soutien et devient violent.

 


L'AVIS DE SF-STORY ****

La Vie Future est un film ambigu. Dans son traitement en trois époques distinctes, comme dans son propos, pourtant il marque d'une pierre blanche le cinéma de science-fiction et reste imprégné sur la rétine de ceux qui l'ont vu pendant de longues années. Est-ce par son côté prophétique ? Trois ans après sa sortie, la seconde guerre mondiale éclate, et Londres connaît le Blitz, un déferlement de bombes orchestré par la Luftwaffe, tel que le décrit le film...

 

Le film est à la fois une fresque décrivant un siècle de la ville d'Everywhere ("Partout"), de 1940 à 2036,  et une réflexion sur l'avenir de l'humanité, confronté aux progrès et aux risques technologiques, notamment les armes de destruction massive et aux conséquences désastreuses de leur utilisation. Même si souvent ses dialogues sont sentencieux et ses mises en garde martelées, telles un pensum, le film bénéficie d'une mise en scène limpide et soignée, des décors et les effets spéciaux sont bluffants. L'architecture de la ville nouvelle, inspirée d'un style art déco que l'on peut qualifier de novateur et flamboyant, contribue à la réussite du film. 

 

 

Premier film utopiste de science-fiction, décrivant dans son propos son idéologie sur un siècle, la Vie Future peut paraître froid :  les hommes et les femmes ne sont ici que des véhicules pour ses idées, leur nature et  leur caractère n'est pas développé, c'est leur destin qui importe.

 

 

La Vue Future marque indéniablement les esprits, comme une vision de ce que la guerre apportera à l'humanité dans le siècle à venir. Le film dénonce sa nature destructrice et comment elle ramène la civilisation à un état de barbarie. Cependant, le propos du film est, sur final, auréolé de positivisme : parce que l'homme fait confiance à la science, il se relèvera  et créera une nouvelle société moderne et libérée de la guerre, même si l'ordre doit être instauré par des milices armées vêtues de noir!

 

HORS-CHAMP

Avant le début du tournage de La Vie Future, l'auteur H.G. Wells avait particulièrement détesté le film Metropolis, réalisé par Fritz Lang en 1927, et son idée était de donner un traitement complètement antagoniste de l'adaptation de son roman, publié en 1933, à sa transposition à l'écran.  C'est lui qui commence à diriger le début du tournage mais son inexpérience étant trop grande, il cède rapidement la place au réalisateur William Cameron Menzies.

 

Paradoxalement, William Cameron Menzies déclara par la suite s'être beaucoup inspiré de Metropolis, notamment dans la transition entre la société barbare de 1966 et la ville futuriste et rationnelle du futur.

 

Le film reçu de bonnes critiques en Grande-Bretagne mais pas le succès public escompté. Aux États-Unis, plusieurs critiques reprochèrent au film son inaptitude à aborder la lutte des classes, un comble pour l'auteur du roman pour qu, ces mêmes critiques, reprochaient  au roman de contenir trop d'éléments d'analyse de la lutte des classes et des convictions politiques socialistes trop démonstratives. 

 

 

 

Le film a attiré un large public lors de son ouverture à New York : les publicités pour le film mentionnaient que de grandes foules affluaient continuellement au Rivoli Theatre de New York à partir de 9h30 le jour de l'ouverture jusqu'à ce que la publicité soit mise en ligne quatre jours plus tard. L'intérêt initial pour le film s'est apparemment dissipé, car le film a finalement gagné beaucoup moins au box-office que ce que le studio avait espéré...

 

En hommage à l'auteur, la date sur le journal qui annonce la fin de la guerre : le 21 septembre 1966 est d'ailleurs la date fêtant le centenaire de H.G.Wells. 

 

Le titulaire du droit d'auteur n'ayant pas renouvelé sa demande de droits sur le film a entraîné son passage dans le domaine public, ce qui signifie que pratiquement n'importe qui peut reproduire et vendre une copie du film sur n'importe quel support. Par conséquent, de nombreuses versions de ce film sont disponibles sur le marché soit mal éditées et/ou de  très mauvaise qualité, ayant été dupliquées à partir de copies de deuxième ou troisième génération du film. L'édition Blu-Ray du studio Elephant Films sortie en 2014 a été entièrement remastérisée?

REMAKES

Deux remakes plus confidentiels et distants de l'oeuvre originale virent le jour. Le premier "Things To Come" en 1976 fut réalisé par Derek Todd.

Le second en 1979, dirigé par George McCowan, intitulé The Shape of Things to Come et titré en France "Alerte dans le cosmos", avec Jack Palance, Carol Lynley, Barry Morse dans les rôles principaux, transposant l'histoire sur des colonies lunaires dirigées par un ingénieur despote, fabricant de robots destructeurs (!)

REALISATEUR ET ACTEURS

Le réalisateur William Cameron Menzies a été également décorateur, producteur et scénariste de cinéma américain. Il est né le 29 juillet 1896 à New Haven, et décédé le 5 mars 1957, à Los Angeles. Il a remporté un Oscar lors de la première cérémonie en 1929 pour la meilleure direction artistique (meilleur décorateur) pour The Dove et Tempest. En 1953, il réalise Les Envahisseurs de la planète rouge (Invaders from Mars), dont il a également créé les décors.

 

Les scènes avec Theotocopulos ont été filmées à l'origine avec Ernest Thesiger (le docteur Pretorius dans "La fiancée de Frankenstein") dans le rôle, puis les scènes ont été re-filmées avec Sir Cedric Hardwicke parce que les producteurs voulaient un acteur plus connu et avec une plus grande renommée. Selon certaines sources, Ernest Thesiger se serait même présenté à la première du film s'attendant à se voir dans le film.

 

Ralph Richardson ("Le Boss") a dit qu'il avait intentionnellement modelé son personnage, le patron despotique de Everytown, à l'image du dictateur fasciste italien, Benito Mussolini

 

 


GENERIQUE

La Vie Future (Things To Come, autre titre français : Les mondes futurs), 1936, William Cameron Menzies, Grande-Bretagne.

Durées : 1h40 (version restaurée par Legend Films) , 1h31 (version VHS), 1h38 (version premier montage), 1h53 (version d'origine), 1h29 (DVD).

Ratio d'image : 1.37.

Son : Mono (Western Electric Sound System Noiseless Recording).

Production : London Film Productions.

Distribution : United Artists Corporation.

Producteurs : Alexander Korda.

Scénario : H.G. Wells d'après son propre roman "The shape of things to come".

MontageCharles Crichton, Francis D. Lyon.

Photographie : Georges Périnal.

Costumes : John Armstrong, René Hubert.

Effets spéciaux optiques (société)General Service Studios, Teague Process Service.

Musique originale : Arthur Bliss.

InterprètesRaymond Massey (John Cabal / Oswald Cabal), Edward Chapman (Pippa Passworthy / Raymond Passworthy), Ralph Richardson (Le Boss), Margaretta Scott (Roxana / Rowena), Cedric Hardwicke (Theotocopulos), Maurice Braddell (Dr. Harding), Sophie Stewart (Mme Cabal), Derrick De Marney (Richard Gordon), Ann Todd (Mary Gordon), 

Pearl Argyle (Catherine Cabal), Kenneth Villiers (Maurice Passworthy), Ivan Brandt (Morden Mitani), Anne McLaren (l'enfant)...

Dates de sortie : 14 Septembre 1936 (Grande-Bretagne), 17 Avril 1936 (Etats-Unis).

 



BOUTIQUE SF-STORY

La Vie future [Blu-ray] [Combo Blu-ray + DVD]

 

 

Le Blu-Ray (2 disques contient :

- le Blu-ray du film

- le DVD du film

Le film est remastérisé en haute définition présenté dans un boîtier Blu-ray avec fourreau.

 

Contenu additionnel : 

Présentation exclusive du film par Jean-Pierre Dionnet (19')

Bandes-annonces

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Contenu DVD-Rom

Liens Internet

 

Audio : Anglais (DTS-HD 2.0)

Sous-titres : Français

Région : Toutes les régions

Rapport de forme : 1.33:1

Nombre de disques : 2

Studio : Elephant Films

Date de sortie du DVD : 22 juillet 2014

Durée : 97 minutes



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