RENCONTRES DU 3ème TYPE (1977)

L'histoire

Les événements troublants se multiplient en différents points de la planète : au Nouveau-Mexique, une escadrille d'une dizaine d'avions portée disparue durant la seconde guerre mondiale, est retrouvée en parfait état dans le désert ; des contrôleurs aériens observent le passage d'ovnis sur leurs radars, ; une tribu tibétaine découvre un navire échoué sur un plateau désertique, dans l'Indiana, un jeune garçon est emporté dans les cieux par une force irrésistible...

 

Sous toutes les latitudes, des hommes et des femmes sont sous l'emprise d'une mélodie, tous les témoins interrogés parlent d'une mystérieuse montagne.

 

Roy Neary, un dépanneur, est le premier à observer de près un groupe de soucoupes volantes qui survolent l'autoroute. Alors que sa famille ne voit peu à peu en lui qu'un malade obsessionnel et dépressif, Roy se met à dessiner et à modeler une forme mystérieuse. Parallèlement la mère du jeune garçon kidnappé dessine la même image. La clef finale sera donnée à Roy lorsque bravant les consignes des services de sécurité, il pénètrera dans la zone où doit avoir lieu une rencontre avec les extra-terrestres.

 

Là, un équipe de spécialistes menée par le scientifique français Claude Lacombe, parviendra à déchiffrer le message envoyé par d'autres entités biologiques. La première rencontre du troisième type va avoir lieu...

 


L'AVIS DE SF-STORY ****

Un conte d'extra-terrestres

 

Rencontres du troisième aurait pu suivre le chemin classique des films habituels de ce genre et reprendre la liturgie leitmotiv des Envahisseurs ou de X-Files : "Pourquoi personne ne veut croire que j'ai vu des extra-terrestres ?". Le film suit pourtant une autre voie : le héros n'est pas un savant mais un simple dépanneur, les envahisseurs ne sont pas des belligérants, la volonté de faire comprendre leur présence aux autres n'est pas une fin en soi...

 

La succession de faits étranges, mais jamais violents, du début du film participent à subjuguer le spectateur. Juxtaposant les scènes d'apparition aux effets spéciaux savamment calculés, Spielberg filme de façon quasi documentaire - et assurément autobiographique - ldes relations dans la cellule familliale de Neary et de l'enfant kidnappé par les extra-terrestres. Relations confictuelles pour l'un et un père abandonné pour l'autre, un seul recourt pour Spielberg : s'échapper vers l'irrationnel et l'imaginaire. C'est peut-être là, la plus grande réussite de Rencontres du troisième type!

 

Abandonnant sa famille, Neary poursuit sa recherche intérieure, vers un but mystérieux qu'il ne comprend pas. Il dépasse les barrières sociales, les obstacles matériels, et familiaux qui lentement mais sûrement l'enfonçent dans l'age adulte et absorbent sa capacité à s'émerveiller.

 

Il est fortement question de communication dans Rencontres... Si Lacombe réussit à créer une symphonie de quelques notes pour communiquer avec l'extra-terrestres, qui créera le dialogue dans la famille de Neary. Selon Spielberg, apparemment personne, le salut est dans la fuite!

 

Alors bien sûr, comme Roy Neary-Spielberg, laissons nous porter jusqu'à la scène finale quasi-mystique magnifiée par les effets spéciaux de Douglas Trumbull, comme l'enfant Spielberg devenu adulte s'échappant d'un quotidien trop difficile à vivre... 

HORS-CHAMP*

Tournage

 

Rencontres du troisième type a été produit par Julia et Michael Phillips. Après le tournage aux Burbank Studios, toute l’équipe est partie pour le Wyoming, dans le décor montagneux de Devil’s Tower, avant de se retrouver à Mobile, en Alabama, où un hangar de dirigeables de la Seconde Guerre mondiale avait été transformé en studio. Six fois plus grand que n’importe quel studio d’enregistrement à Hollywood, ce hangar était l’une des rares installations offrant suffisamment de place pour la réalisation de cet énorme projet.

 

Le film est sorti en première le 17 novembre 1977 et a reçu des critiques particulièrement élogieuses. Les recettes aux Etats-Unis et à l’étranger ont été les plus spectaculaires de toute l’histoire de Columbia Pictures jusqu’à cette date.

 

"Rencontres du Troisième Type" a été nominé pour 8 Oscars, et est considéré comme un classique par les cinéphiles du monde entier. Le script original fut écrit par Paul Schrader, mais celui-ci refusa que son nom apparaisse au générique suite aux nombreux changements apportés par Steven Spielberg

 

Le titre de travail lors de la production du film était "Watch the skies" (Surveillez les cieux), les mots qui concluaient le classique du fantastique de 1951 "La chose d'un autre monde", dont John Carpenter réalisera un remake en 1982

 

 

Inspiré d'informations réelles

 

Le titre est emprunté au Docteur Hynek, président de la commission d'enquêtes sur les UFO (Unknown Flying Objects), créée au milieu des années 50 pour étudier les mystérieuses observations d'OVNIS qui ont lieu aux quatres coins des Etats-Unis. De prime abord méfiant envers le phénomène, le docteur prendra au fil des années fait et causes pour l'existence possible de phénomènes non élucidés (environ 5%) permettant de croire en l'existence d'une présence extra-terrestre.

 

Hynek est l'auteur de The UFO Experience, il a été le conseiller de Spielberg pour le film. Selon lui, il existerait trois types de rencontres : le premier type désigne la vision d'un OVNI à moins de trois cent mètres; le deuxième type serait la découverte de preuves matérielles de son passage; le troisième type se réfèrerait à un contact physique avec des entités extra-terrestres.

J. Allen Hynek était un ufologue célèbre et le créateur des divers types de contact avec la vie extraterrestre, comme expliqué dans son livre "L'expérience OVNI: Une étude scientifique" (1972).

 

Pour le personnage du scientifique, interprété par François Truffaut, Spielberg s'est largement inspirée du trés sérieux ufologue français, Jacques Vallée; beaucoup de détails du film sont issus de rapports réels relatant l'apparition d'ovnis.

 

Le navire trouvé dans le désert de Gobi, "Le Cotopaxi", est un véritable bateau à vapeur qui a sombré dans le Triangle des Bermudes en décembre 1925.

 

 

Le responsable des effets spéciaux Douglas Trumbull (connu pour "2001, l'Odyssée de l'Espace") obtint les effets spéciaux des nuages en injectant de la peinture blanche dans des réservoirs emplis de sel et d'eau froide.

 

Le film rapporta 300 millions de dollars de par le monde et totalisa plus de 3 millions d'entrée en France. Truffaut méfiant

 

François Truffaut fut contacté par Spielberg. Il s'étonna de sa présence dans le casting mais accepta finalement tout en gardant beaucoup de réserves sur le résultat final. Lorsqu'il visionna le montage final, il s'en excusa auprès de Spielberg!

 

La mélodie à cinq notes à la fin du film, et  trés connue aujourd'hui, c'est en fait un arrangement, découvert par le hasard suite à une centaines de permutations différentes de notes  que le compositeur John Williams et le réalisateur Steven Spielberg ont finalement choisies. Contrairement à beaucoup de films, la musique a été créée avant la fin du tournage, de sorte que Spileberg a beaucoup adapté son montage final sur la rythmique et la partition de la bande-originale.

 

Le directeur de la photographie Vilmos Zsigmond avait délibérément surexposé les scènes avec les extraterrestres afin qu'ils apparaissent flous et diffus. Quand la productrice Julia Phillips a vu le film, elle a pensé qu'il avait fait une erreur et a ordonné que le film soit retravaillé pour que les extraterrestres apparaissent avec un contraste normal, avec leurs têtes en caoutchouc et leurs costumes évidemment faux. Elle a déclaré à Zsigmond qu'il avait bâclé le tournage et que le résultat était affreux. Mais Zsigmond, bouleversé mais certain de son idée,  a dit au laboratoire de retraiter le film comme il l'avait demandé à l'origine ! 

 

 

 

Les signaux de la main utilisés par les extraterrestres sont en fait utilisés par les enseignants pour enseigner l'échelle de solfège. Ils ont été inventés par le révérend John Curwen, un ministre congrégationaliste anglais, puis adapté par le compositeur Zoltán Kodály.

REALISATEUR ET ACTEURS

Steven Spielberg a commencé à travailler sur "Rencontres du Troisème Type" alors qu'il terminait la post-production de "Sugarland Express". Il a continué à développer ses idées pendant le tournage des "Dents de la Mer" pour décider finalement d'écrire son propre scénario basé sur un évènement de sa propre enfance.

 

Spielberg : "J'étais encore trés jeune quand mon père m'a réveillé en pleine nuit, et m'a dit : "Viens, j'ai une surprise pour toi". J'étais encore somnolent quand nous avons roulé vers un champ et que nous avons regardé le ciel. Nous avions devant nous une formidable pluie de météorites. Toutes les quinze ou vingt secondes, on voyait une magnifique traînée lumineuse. Je pense que cela a été ma première rencontre avec le monde de là-haut, très loin de la terre."

 

"Avec Rencontres du troisième type je voulais raconter une histoire très accessible sur un individu moyen qui a observé quelque chose qui bouleverse toute sa vie et qui est de plus en plus obsédé par cette expérience."

 

Dans un souci de réalisme presque documentaire, Spielberg focalise son récit sur le personnage de Roy Neary (Richard Dreyfuss), simple dépanneur de réseaux électriques, pour mieux plonger le spectateur dans ce conte féérique. Il déclarait à la sortie du film : "J'ai toujours cru à une vie intelligente existant quelque part dans l'univers, et je tiens à ne pas écarter l'éventualité, la possibilité que nous ayons été, que nous soyons en ce moment observés par une intelligence étrangère. Le gouvernement semble systématiquement faire peu de cas de l'éventualité de tels phénomènes, mais je suis convaincu qu'il garde sous le coude une masse incroyable d'informations irréfutables, s'imaginant que le public n'est pas encore mûr pour admettre les faits... D'une certaine manière, Rencontres du troisième type est un Watergate cosmique."

 

 

Richard Dreyfuss

 

Bien qu'il imaginait son personnage principal Roy Neary comme un homme d'âge moyen, Spielberg a envoyé une copie du scénario à Richard Dreyfuss, avec qui il avait beaucoup parlé de l'histoire pendant le tournage des "Dents de la mer".

 

Dreyfuss : "L’idée de Steven était impressionnante. Ce n’était pas un film de science-fiction ordinaire ou un film de monstres. Ce qu’il voulait dire, c’est que nous ne sommes pas seuls dans l’univers et que nous avons relativement peu à craindre. Ces extraterrestres peuvent être nos amis. Et j’ai voulu prendre part à ce film."

 

Le sentiment que ce film inspirait à Dreyfuss reflétait les opinions de tous ceux qui ont participé au film, que ce soit devant ou derrière la caméra.

 

Le jeune acteur Cary Guffey, interprète du petit Barry, était si brillant dans son jeu que deux prises maximum étaient nécessaires lors du tournage de ses scènes. Steven Spielberg lui fit imprimer un tee-shirt avec son surnom : "Cary une prise !

 

Au moment du tournage du film, François Truffaut n'avait que quelques notions d'anglais parlé. Pour certaines de ses scènes, il avait collé sur divers objets des papiers où étaient inscrits ses lignes texte. De cette façon, il pouvait les lire sans que la caméra ne les filme. Sur une scène , alors qu'il discute face à face avec un officier de l'armée (qui est dos à la caméra), il lit ses lignes sur une carte épinglée sur la poitrine de l'homme. Il avait montré le même tour à une actrice qui avait des problèmes avec ses lignes dans La nuit américaine (1973), dans laquelle il jouait le rôle du réalisateur du film-dans-le-film.

Copyright Carlotta Films


GENERIQUE

 

Rencontres du troisième type (Close Encounters of the Third Kind) - Watch the Skies (1976 - titre de tournage), 1977, Steven Spielberg, Etats-Unis. Couleur par Metrocolor. Son : Dolby. ratio d'image : 2.35.

Société de production : Columbia Pictures Corporation, EMI Films Ltd.

Distributeurs : Columbia Pictures, Sony Pictures Releasing (version de 1997)

Réalisateur : Steven Spielberg .

Assistants réalisateurs : Jim Bloom et Charles Myers.

Producteurs : Julia Phillips et Michael Phillips.

Producteur associé : Clark L. Paylow.

Durées : 2h07 (Edition spéciale - GB) - 2h12 (Edition spéciale US) - 2h15. Version remastérisée 2017 : 2h15. Director's Cut : 2h18.

Scénario : Steven Spielberg et Hal Barwood, Jerry Belson, John Hill, Matthew Robbins.

Directeur de la photo : Vilmos Zsigmond, Douglas Slocombe (séquence indienne) et William A. Fraker (scènes américaines).

Montage : Michael Kahn.

Distribution des rôles : Shari Rhodes, Juliet Taylor.

Création des décors : Joe Alves.

Décorateur de plateau : Phil Abramson.

Direction artistique : Daniel A. Lomino.

Effets spéciaux : Roy Arbogast et George Polkinghorne, Future General Corporation (société).

Musique : John Williams.

Interprètes : Richard Dreyfuss (Roy Neary), François Truffaut (Claude Lacombe), Teri Garr (Ronnie Neary), Melinda Dillon (Jillian Guiler), Bob Balaban (David Laughlin), J. Patrick McNamara (le chef de projet), Warren J. Kemmerling (Wild Bill), Roberts Blossom (le fermier), Philip Dodds (Jean Claude), Cary Guffey (Barry Guiler), Shawn Bishop (Brad Neary), Adrienne Campbell (Sylvia Neary), Justin Dreyfuss (Toby Neary), Lance Henriksen (Robert)...




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