L'EXPÉRIENCE INTERDITE - FLATLINERS (2017)

Pour découvrir ce qui se passe après la mort, cinq étudiants en médecine se lancent dans une expérience aussi audacieuse que dangereuse.

Sur eux-mêmes, volontairement, ils provoquent des arrêts cardiaques de courte durée afin de vivre des expériences de mort imminente.

En poussant le processus de plus en plus loin, ils vont devoir affronter non seulement leur part d’ombre et leur passé, mais plus effrayant encore, les phénomènes paranormaux liés au fait qu’ils sont revenus de l’au-delà…

C’est dans l’univers des étudiants en médecine que débute Flatliners, thème assez classique pour un film de science-fiction sous-titré de « L’expérience interdite »  ajouté afin d’attiser l’attention du spectateur qui comprend instantanément le danger que représente le projet « parascolaire » mené par Courtney (interprété par Ellen Page).

Celui-ci est tout à fait plausible et est non seulement intéressant : chercher à comprendre ce qu’il peut se passer à l’intérieur du cerveau après la mort en essayant de remettre en cause la théorie qui voudrait qu’il ne se passe justement plus rien lorsque le cœur s’arrête de battre. Interrogation que tout humain peut se poser au cours de son existence et qui fait écho directement aux religions et ainsi à ses doctrines à propos de la vie après la mort.

Le lieu de l’expérience permet également de mettre en place une ambiance scientifique remarquable qui vient créer la curiosité (nombreux dispositifs informatiques, médicaux et in fine high-tech) comme l’angoisse (sous-sol de l’hôpital peu lumineux, exigu et caché de tous). Ce lieu est la condition sine qua non de cette expérience qui enfreint le règlement et qui en fait alors toute sa saveur : celle de l’interdit. 

Ainsi, aidé de ses collègues-stagiaires, Jamie (James Norton) et Sophia (Kiersey Clemons), Courtney, pressée par le peu de temps qu’il lui reste avant le passage des agents de sécurité, demande à ses acolytes de la tuer, puis, de la réanimer, selon un protocole qu’elle a élaboré. Cette expérience peut ici faire écho à la religion chrétienne avec la résurrection du Christ, thème qui semble ici utilisé par le réalisateur. La réaction de ses deux amis ne se fait alors pas attendre : ils sont stupéfaits tout comme le spectateur dont l’attention redouble à ce moment précis.

L’exploitation des résultats de l’expérience par les étudiants en médecine est passionnante. On s’attend ainsi à ce que les cinq étudiants en médecine – Ray (Diego Luna), Marlo (Nina Dobrev), Jamie, Sophia et Courtney – nous apportent des réponses scientifiques sur les effets observés sur les images IRM. Mais ce sont finalement les effets concrets qui sont les plus surprenants puisque l’on observe que les capacités cognitives et mémorielles de Courtney sont décuplées. Mais ils sont également tout aussi terrifiants. En effet, la protagoniste, après sa mise à mort et sa résurrection,est alors en proie à de puissantes hallucinations qui entachent quelque peu les bienfaits apportés.

Tour à tour, quatre des cinq étudiants (excepté Ray) font l’expérience de la vie après la mort, ce qui leur apporte les mêmes terribles effets secondaires : un être démoniaque les pourchasse dans le but de les tuer. Néanmoins, les étudiants comprennent très vite la raison de cette traque psychologique : des proches auxquels ils ont nui par le passé demandent réparation. Ici encore, le thème de l’expiation et du pardon –qui peut être rattaché à la religion chrétienne –est exploité. Les revenants cherchent alors à tout prix à laver leurs péchés pour conjurer le sort funeste qui les attend : la mort en aller-simple.

Malheureusement, l’histoire se mue très rapidement en un film d’horreur qui exploite avidement les effets classico-classiques de ce genre cinématographique avec notamment des bruits suspects, des objets qui s’allument ou qui bougent, des lumières qui s’éteignent, des silhouettes sombres et menaçantes, des musiques lancinantes... Cela vient absolument gâcher le début captivant du film et ternir son intention de répondre de façon scientifique à la question liminaire.

En effet, la question que se pose le film de Niels Arden Oplev est tout à fait louable (Que se passe-t-il après la mort ?) mais la proposition de réponse reste néanmoins peu convaincante et reste gâchée par une fin qui n’est autre qu’une caricature de film d’horreur de mauvais goût et dont les effets prêtent plus à faire rire le spectateur qu’à l’effrayer ; bien que ce choix soit à la fin adouci tout en mettant en avant les conséquences dramatiques du projet initial.

L'histoire du film a été créée par Peter Filardi a écrit les scénarios de Dangereuse Alliance mis en scène par Andrew Fleming et du premier Flatliners – L’expérience interdite réalisé par Joel Schumacher en 1990. Il a également adapté plusieurs romans de Stephen King pour la télévision, dont les séries « Rêves et cauchemars » et « Salem », et développé plusieurs pilotes pour CBS, FBC, ABC, Showtime et TNT.

L’histoire commence lorsqu’une étudiante en médecine – motivée par des raisons personnelles soigneusement dissimulées – persuade quatre de ses camarades de mener avec elle une dangereuse expérience : elle veut arrêter son cœur et entrer dans un état de mort clinique pendant une courte période ; ils enregistreront alors son activité cérébrale afin de prouver l’existence de la vie après la mort, après quoi elle a besoin d’eux pour la ressusciter. 

Mais qu’est-ce qui pourrait convaincre qui que ce soit de tenter quelque chose d’aussi dangereux ? La promesse de résultats révolutionnaires… et la gloire. 

Le réalisateur Niels Arden Oplev déclare : « Le film est un voyage vers l’inconnu – le dernier inconnu, pourrait-on dire. C’est extrêmement osé de mettre sa vie en danger pour explorer ce qui se trouve dans l’au-delà en comptant se faire ressusciter par ses amis. Nous aimerions tous savoir ce qui se passe après la mort, mais il y a certaines choses qu’il est préférable d’ignorer. » Un avertissement dont les cinq étudiants en médecine du film ne tiennent pas compte lorsqu’ils décident de trouver coûte que coûte la réponse à cette question existentielle… 

Le film original, L'expérience interdite, est sorti en France en 1991. Extrêmement stylisé et perturbant, il a immédiatement trouvé écho chez les spectateurs. Aujourd’hui, plus de 25 ans plus tard, L'expérience interdite - Flatliners revient au cinéma dans une version contemporaine. Cependant,  ce film n'est pas une suite au film de 1990, il s'agit d'un remake, d'une réinterprétation mais sans aucun autre lien avec le film précédent, bien que Kiefer Sutherland apparaisse dans les deux versions, il joue deux personnages différents.

Michael Douglas, qui avait produit l’original, s’est associé aux producteurs Laurence Mark et Peter Safran pour porter le remake sur grand écran. 

Les producteurs ont abordé le film fort des progrès scientifiques et médicaux des 25 années qui séparent les deux films. 

Ben Ripley, à qui l’on doit le scénario de Source Code, s’est vu confier l’écriture du film d’après l’histoire de Peter Filardi. Il déclare : « J’étais étudiant quand l’original est sorti au cinéma et je me souviens m’être dit que son postulat était brillant, j’étais donc très intrigué par l’idée d’un remake. Tous les éléments étaient déjà présents : l’attrait universel de la question de la vie après la mort, les thèmes de la pénitence et de la rédemption – si bien que j’ai pu m’appuyer sur une base très solide. Mon travail a consisté à moderniser la science et la technologie, et à rendre les personnages plus hétéroclites et mus par l’esprit de compétition, conformément à la réalité des écoles de médecine d’aujourd’hui. »

Le scénariste a consulté de nombreux spécialistes du secteur médical durant l’écriture du film. Il explique : « J’ai pensé qu’il serait intéressant d’utiliser la neurologie comme moteur de l’intérêt des personnages pour l’au-delà. Nous ignorons encore beaucoup de choses sur le fonctionnement du cerveau, c’est une machine bien trop complexe pour que nous en comprenions tous les ressorts. Je me suis alors demandé s’il n’existerait pas une région du cerveau responsable des expériences de mort imminente, comme il existe des régions responsables de la colère ou du goût. »

Niels Arden Oplev

Niels Arden Oplev est connu pour avoir réalisé Millénium, le film – Les hommes qui n’aimaient pas les femmes, adapté du best-seller de Stieg Larsson, succès critique et commercial international et plus gros succès de l’histoire du cinéma scandinave. Interprété par Michael Nyqvist et Noomi Rapace (Seven Sisters), Millénium, le film était le cinquième long métrage du réalisateur. Il a été nommé à trois European Film Awards, a remporté le Prix du public au Festival du film de Palm Springs, ainsi que les Prix du meilleur film, de la meilleure actrice et le Prix du public aux Guldbagge Awards, les Oscars suédois. Le film a également remporté le BAFTA Award et le Broadcast Film Critics Association Award du meilleur film étranger. Niels Arden Oplev a également réalisé deux épisodes de la minisérie « Millennium » en 2010.

Le réalisateur danois est sorti diplômé de l’École nationale du cinéma danoise en 1989. Son premier long métrage, Portaland, réalisé en 1996, a été le premier film, et le plus controversé, de la « nouvelle vague » du cinéma danois du milieu des années 1990. Le film, qui dépeint la vie d’un gang violent au fin fond du Danemark, a été sélectionné en compétition au Festival du film de Berlin 1996.

Niels Arden Oplev a ensuite réalisé Chop Chop, une comédie noire déjantée sortie en 2001, lauréate de trois équivalents danois de l’Oscar. 

Son troisième long métrage, We Shall Overcome, est sorti en 2006 et a été le plus gros succès de l’année au Danemark. Il a remporté 30 prix internationaux dont l’Ours de cristal du Festival de Berlin. 

Le film suivant du réalisateur, To Verderner, sorti en 2008, a été un succès au box-office danois. Il a été présenté en compétition au Festival de Berlin, projeté au Festival de TriBeCa et à l’AFI Film Festival aux États-Unis, et a remporté le prix SIGNIS au Festroia qui se déroule au Portugal.

En 2013, il a réalisé son premier film américain avec Dead man Down, dans lequel il dirigeait Colin Farrell, Noomi Rapace, Terrence Howard, Dominic Cooper et Isabelle Huppert. La même année, il a signé un contrat avec CBS et a réalisé le pilote de « Under the Dome », d’après le roman de Stephen King.

Il a plus récemment réalisé le pilote « Mr. Robot » avec Christian Slater et Rami Malek, diffusé sur USA Network en mars 2015 et sorti chez Amazon Prime au Royaume-Uni en octobre. Il a réalisé depuis les pilotes de « Game of Silence » et de « Midnight, Texas » (diffusé sur SyFy), tous deux pour NBC.

Ellen Page

Née à Halifax, en Nouvelle-Ecosse, Ellen Page a longtemps joué à la télévision et au cinéma au Canada. En 2006, Ellen Page est Kitty Pryde dans le troisième volet de la franchise X-Men : X-Men, l’affrontement final, de Brett Ratner, qui a rapporté plus de 230 millions de dollars dans le monde.

Mais c'’est en 2008 qu’Ellen Page a fait sensation dans la comédie à succès Juno, avec le rôle d’une adolescente rebelle qui tombe enceinte et prend une décision aussi mûre que surprenante : elle garde l’enfant. Le film était réalisé par Jason Reitman et écrit par Diablo Cody, qui a obtenu l’Oscar du meilleur scénario. Ellen Page a été nommée dans la catégorie meilleure actrice aux Oscars, aux BAFTA Awards, aux Golden Globes et aux SAG Awards, et elle a reçu l’Independent Spirit Award, le MTV Award et le Teen Choice Award pour son rôle. Le film a fait plus de 230 millions de dollars de recettes mondiales.

Elle a retrouvé le rôle de Kitty Pryde en 2014, sous la direction de Bryan Singer dans X-Men : Days of the future past, avec Hugh Jackman, James McAvoy, Michael Fassbender, Jennifer Lawrence, Halle Berry et Anna Paquin. 

En 2010, elle a joué dans le thriller psychologique acclamé de Christopher Nolan « Inception », dans le rôle de Ariadne, avec Leonardo DiCaprio, Joseph Gordon-Levitt et Marion Cotillard. 

En 2014, Ellen Page a révélé publiquement son homosexualité lors d’un discours émouvant et très personnel à « Time to Thrive », une conférence de l’Human Rights Campaign Foundation pour le bien-être des jeunes LGBT. Depuis, elle peut compter sur le soutien et l’admiration d’innombrables personnes, dont ses fans, pour son courage et son honnêteté.

Actrice nommée à l’Oscar et productrice, Ellen Page a travaillé avec les meilleurs réalisateurs dans des registres très variés.

Flatliners : l'expérience interdite (Flatliners), 2017, Niels Arden Oplev, Etats-Unis.

Réalisateur : Niels Arden Oplev.

Durée : 1h50. Format d'image : 2.35. Son : Auro 11.1, Dolby Atmos.

Productions :  Cross Creek Pictures, Furthur Films, Laurence Mark Productions, Safran Company, The Screen Gems.

Distibuteurs : Columbia Pictures (USA), Sony Pictures Releasing (France).

Producteur : Michael Douglas, Laurence Mark, Peter Safran.

Producteurs exécutifs : Michael Bederman, David Blackman, Robert Mitas, Brian Olivier, Hassan Taher, Just Ardalan-Raikes (co-exécutif).

Société d'effets spéciaux : Applied Arts FX Studio, Instinctual VFX, Spin VFX.

Directeur de la photographie : Eric Kress.

Montage : Tom Elkins.

Décors : Mary Kirkland.

Direction artistique : Michaela Cheyne, Louisa Schabas.

Scénario : Ben Ripley d'après une histoire de Peter Filardi. 

Musique : Nathan Barr.

Interprètes : Ellen Page (Courtney), Diego Luna (Ray), Nina Dobrev (Marlo), James Norton (Jamie), Kiersey Clemons (Sophia), Kiefer Sutherland (Dr. Barry Wolfson), Madison Brydges (Tessa), Jacob Soley (Alex), Anna Arden (Alicia), Miguel Anthony (Cyrus Gudgeon), Jenny Raven (Irina Wong), Beau Mirchoff (Brad Mauser)...