Dans un futur proche où la population féminine a été éradiquée, un père tâche de protéger Rag, sa fille unique, miraculeusement épargnée.
Dans ce monde brutal dominé par les instincts primaires, la survie passe par une stricte discipline, faite de fuite permanente et de subterfuges.
Mais il le sait, son plus grand défi est ailleurs: alors que tout s’effondre, comment maintenir l’illusion d’un quotidien insouciant et préserver la complicité fusionnelle avec sa fille ?
POINTS POSITIFS ET NEGATIFS
+ Survival entre Les films de l'homme et La Route... une odyssée sans retour d'un père et de sa fille en lutte, fuyant une société redevenue inhumaine et barbare...
+ Un film minimaliste qui se recentre sur l'essentiel : le foyer familial dernier rempart contre la déliquescence des relations humaines...
- Sans être novateur et avec quelques longueurs.
Light of my life est un film de survival intimiste original et hors des sentiers battus même si cette odyssée où tout est suggéré mais jamais complètement expliqué peut laisser dubitatif.
La fuite de ce père et de sa fille cachée, protégée des plus bas instincts de l'homme est une course éperdue vers une arche de Noë improbable est rêvée...
Casey Affleck, acteur, réalisateur et conteur.
En tant que cinéaste, Casey Affleck déclare : "Je suis attiré par les histoires qui mettent en valeur notre humanité. L'histoire d'un parent dévoué par-
dessus tout à son enfant en est une dans laquelle j'espère que tout un chacun pourra se retrouver. En tant que père de deux enfants, je leur ai raconté beaucoup d'histoires au moment du coucher. Chacune, bien
que parfois inspirée de celle d'avant, devait être inventée de toutes pièces sous peine d’encourir la critique de leur part..."
"...L’histoire du film a été conçue dans cet esprit. J'ai commencé à écrire
Light of My Life il y a dix ans. En voyant grandir mes enfants,
mon expérience de parent a évolué, et les histoires que je leur racontais ont changé. C’est après l’épreuve d’un divorce que l'histoire a pris sa forme définitive. Au delà d’un film d’anticipation, c'est l’histoire d’un parent isolé qui doit faire le deuil d’une famille autrefois soudée."
Le réalisateur indique :"Au centre de ce film, une enfant de 11 ans est sur le point de devenir une jeune adulte. L'autre personnage principal est le père répondant simplement au nom de «Papa». L'événement cataclysmique qui lance le récit, vise à poser les enjeux d'un conflit ordinaire et immuable entre parents et enfants : les premiers ont le désir de protéger, et les derniers ont la volonté de se débrouiller seuls. Le film dépeint un monde où l’enfant est soumis à une menace constante, une lutte pour la survie."
Le rôle prépondérant de la paternité (ou de la maternité) est au cœur du film selon Casey Affleck : "En créant ce monde, j’étais traversé par les préoccupations d’un parent. Comment protéger son enfant de tous les dangers du monde et comment le préparer à s’en protéger ? Comment lui laisser un peu d’indépendance dès lors que le danger est omniprésent ?"
Le cinéaste s'est dit inspiré de films marquants comme Elephant Man, Witness ou Les Fils de L'homme mais aussi par Jeanne Dielman 23, Quai du Commerce, 1080 Bruxelles (1975) de Chantal Ackermann où une tension soutenue est créée avec une caméra statique et des longs plans. Ida (2015) de Pawel Pawlikowskia été une autre source d'inspiration pour ce film, la façon dont il a été tourné.
Scène d'ouverture
Le film débute par une scène d'ouverture de 12 minutes d'un seul plan séquence, défini par le réalisateur comme un court métrage en soi, où le Père improvise une histoire à la demande de sa fille. le producteur Teddy
Schwarzman explique : "Papa et Rag évoluent dans un monde sans espoir
en dehors de leur refuge qui préserve une forme d'innocence et de normalité. Le film met l’accent sur le pouvoir des histoires et des
expériences communes comme le fait de pouvoir rêver d’un avenir commun."
Cette scène établit immédiatement les personnages et ce qu’ils représentent l’un pour l’autre. Anna Pniowsky connaissait à la fois son texte et celui de Casey Affleck...
Genèse
La genèse du film remonte à une douzaine d'années et se trouve dans l'un des rituels propres à tout parent, à savoir les histoires que l’on raconte à ses
enfants au moment du coucher. Aux yeux du réalisateur, les contes qu'il racontait à ses deux fils étaient une vraie source d’inspiration. Casey Affleck explique :"J'ai pensé à un film sur la parentalité, la tradition orale et le rôle des contes dans l'éducation des enfants. Au fil des années, l'idée a évolué
et j'ai commencé à travailler sur un scénario".
En 2015, le producteur Teddy Schwarzman (Black Bear Pictures) découvre le scénario et tombe immédiatement sous le charme : "...Je n'avais jamais rien lu d'aussi sincère ou lyrique. C'était un très beau conte, à l’intérieur duquel les personnages étaient cernés par d'immenses enjeux. En tant que parents, nous faisons de notre mieux pour transmettre à nos enfants nos connaissances, nos valeurs et nos compétences, et pourtant, chaque jour, nos enfants nous surprennent et nous apprennent des choses en retour."
Le tournage du film commence en janvier 2017 et dure durant 34 jours, à
Vancouver et dans ses environs, en Colombie Britannique, au milieu d’une grande tempête de neige. Le tournage se déroula principalement dans deux lieux, qu’ils appelèrent «la maison des bois» et la « maison des neiges
». Affleck et la chef décoratrice Sara K. White trouvèrent l'une des maisons rustiques dont ils avaient besoin sur l’île de Vancouver à quatre heures de route du continent en plus d’un trajet en ferry et l'autre maison à 2400 km.
Au final , le drame météorologique hors -écran s’avéra être un atout pour le
film.
La Garçonne
Une des réussites du film est le choix de l’actrice à même d’incarner Rag, une jeune fille forcée de faire semblant d’être un garçon. Après une longue recherche, la directrice de casting Avy Kaufman, qui avait collaboré avec Steven Spielberg, Ang Lee, Peter Jackson, Michael Mann, Ridley Scott
et Jodie Foster, eut une révélation devant Anna Pniowsky; originaire de Winnipeg, dans le Manitoba, au Canada. Elle n'avait alors aucune expérience d’actrice.
La mère absente
Dans Light of my life, la mère décédée continue d’exercer une forme d’influence même dans la vie familiale. Pour s'assurer que les flashbacks de la mère de Rag véhiculent la puissance émotionnelle voulue, Casey Affleck a choisi Elisabeth Moss, connue pour son travail aussi bien à la télévision
sur The Handmaid's tale : La servante écarlate (récompensé aux Emmy
Awards et aux Golden Globes) et dans Mad Men (nommé aux Emmy Awards), qu’au cinéma pour ses interprétations dans The One I Love, High Rise et The Square, Her Smell et US de Jordan Peele.
Toutes les scènes du film avec Elisabeth Moss ont été tournées à Los Angeles en une seule journée.
Copyright Condor Distribution France (2020)
Light Of My Life (id.), 2020, Casey Affleck, Etats-Unis.
Son : 5.1.
Format d'image : 1.66/ 1.85
Réalisateur : Casey Affleck.
Durée : 1h59.
Productions : Black Bear Pictures, Sea Change Media.
Distribution France : Condor Distribution (2020) (France) .
Producteurs : John Powers Middleton, Teddy Schwarzman.
Producteurs exécutifs : Michael Heimler, Whitaker Lader, Ben Stillman.
Co-producteurs : Geoff Linville, Geoffrey Quan.
Scénario : Casey Affleck.
Effets spéciaux (sociétés) :
Directeur de la photographie : Adam Arkapaw.
Montage : Dody Dorn, Christopher Tellefsen.
Décorateurs de production : Sara K. White.
Décorateur plateau : Zoe Jirik , Devynne Lauchner.
Costumes : Malgosia Turzanska.
Effets spéciaux : Michael Ryan Leinweber.
Musique : Daniel Hart.
Interprètes : Anna Pniowsky (Rag), Casey Affleck (Papa), Tom Bower (Tom),
Elisabeth Moss (Maman), Hrothgar Mathews (Calvin), Timothy Webber (Lemmy), Thelonius Serrell-Freed (Un jeune homme) ...
Date de sortie Etats-Unis : 9 Aout 2019.
Date de sortie française : 12 Aout 2020.
Budget estimé : NC.
*Le hors-champ est la partie de la scène qui n'apparaît pas dans un plan d'un film parce qu'elle n'est pas interceptée par le champ de l'optique de la caméra que ce champ soit invariable (plan fixe), ou variable (plan où la caméra effectue un mouvement (panoramique et/ou travelling) et/ou un zoom).
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