SUNSHINE (2007)

L'histoire

En 2057, le soleil se meurt, entraînant dans son déclin l'extinction de l'espèce humaine.

 

Le vaisseau spatial Icarus II II avec à son bord un équipage de 7 hommes et femmes dirigé par le Capitaine Kaneda est le dernier espoir de l'humanité. Leur mission : faire exploser un engin nucléaire à la surface du soleil pour relancer l'activité solaire.

 

Mais à l'approche du soleil, privés de tout contact radio avec la Terre, les astronautes perçoivent un signal de détresse en provenance d'Icarus I, disparu sept ans auparavant.

 

Un terrible accident les contraint à modifier leur trajectoire. Ils doivent désormais lutter pour rester en vie, ne pas sombrer dans la folie, mais avant tout pour mener à bien leur mission essentielle pour l'avenir de l'humanité.

 


L'AVIS DE SF-STORY ***

POINTS POSITIFS ET NEGATIFS

+  Au plus près du soleil sans se brûler, des images magnifiques

+  Des personnages attachants, une belle écriture de scénario

-   Un peu bavard et quelques longueurs...

 

 

HORS-CHAMP*

Un scénario catastrophe

 

Sunshine est un film de Danny Boyle, qui nous a déjà donné 28 jours plus tard, La Plage ou Trainspotting et plus récemment Annihilation. Le réalisateur s'est lancé cette fois ci dans le film d'action et de de suspense et utilise des effets spéciaux  particulièrement réussis. Mais le soleil n'est-il pas déjà sur terre si photogénique ?

 

Ici, nous sommes en 2057 : le soleil agonise et une équipe de huit scientifiques est dépêchée vers cet astre pour tenter de le sauver, et avec lui, le genre humain, en le " rallumant " avec une bombe aux dimensions du quartier de Manhattan. Le scénario du film avance une solution : celle d'essayer de ranimer le feu du soleil. 

 

Une étoile disparaît chaque seconde. Notre étoile la plus proche, le soleil, est un réacteur à fusion nucléaire gros comme un million de fois la Terre.

Il brûle 600 millions de tonnes d'hydrogène par seconde. Les scientifiques estiment que d'ici 5 milliards d'années, le soleil aura épuisé ses réserves de "carburant". Qu'arriverait-il à notre planète s'il les épuisait avant terme ? L'espèce humaine survivrait-elle ?

 

 

Le film est le fruit de la collaboration entre le scénariste Alex Garland et le réalisateur Danny Boyle qui avaient déjà œuvré ensemble à six reprises sur des films tels que 28 Jours plus tard, produit par Fox Searchlight en 2003. "Nous aimons le même genre d'histoires, mais nous avons chacun notre regard sur leur traitement, ce qui ne fait qu'enrichir nos rapports," reprend Andrew Macdonald, le producteur. "Ce qui est très important, c'est que chacun affirme son point de vue, Danny en tant que metteur en scène et Alex en tant que scénariste. Mon boulot consiste à faire en sorte que leur projet devienne réalité, tout en prenant certaines précautions pour que le film soit un succès."

 

"Je crois que nous sommes tous trois très ambitieux, mais lorsque nous travaillons ensemble, nous mettons notre ego de côté," remarque Danny Boyle. "Je mets mon nez dans le scénario, Alex fait de même vis-à-vis de la mise en scène, et nous nous disons les choses très franchement, sans détours, et c'est ce qui fait tout le prix de notre collaboration".

 

Danny Boyle était trés intéressé non seulement par le périple d'Icarus II vers le soleil, mais aussi par la trajectoire psychologique de l'équipage. "L'idée d'un voyage vers le soleil est formidable sur un plan visuel, mais aussi très intéressante sur un plan psychologique. Comment réagit-on mentalement lorsqu'on se trouve en présence du créateur de l'univers qui, pour certains, revêt une dimension religieuse et spirituelle, et, pour d'autres, un concept purement scientifique ? Sachant que nous sommes tous constitués de particules d'étoiles pulvérisées, quelle serait notre réaction si nous nous rapprochions du soleil, source de vie du système solaire ? C'est très stimulant intellectuellement de soulever ce type d'interrogations."

 

Chris Evans et Danny Boyle sur le tournage.

Dans l'espace personne ne vous entend crier! 

 

Dans un souci de vraisemblance scientifique, la production a d'abord sollicité la NASA dans son travail de documentation : l'équipe a visionné plusieurs documentaires sur la conquête spatiale et quelques grands classiques du cinéma de science-fiction, et a rencontré de nombreux scientifiques et astronautes.

 

Andrew Macdonald avait repéré le jeune physicien anglais Brian Cox dans une émission de la BBC et l'avait contacté afin de s'entretenir du projet avec lui.

 

Brian Cox, qui travaille au CERN (Centre Européen de Recherche Nucléaire), le plus grand laboratoire de physique des particules du monde situé à Genève, a alors accepté de servir de consultant scientifique, ce qui s'est avéré extrêmement précieux. Présent sur le tournage pour guider l'équipe technique et les acteurs et leur fournir des explications sur le fonctionnement du système solaire, il a surtout collaboré étroitement avec Cillian Murphy (Capa), qui interprète le physicien de l'équipage. Les papiers épinglés sur les murs de la couchette de Capa sont d'ailleurs de véritables notes scientifiques de Brian Cox!

 

"La dimension scientifique du film est très crédible," explique Brian Cox. "On sent bien qu'Alex est à la fois fou de science et de science-fiction. Nous avons dû faire quelques ajustements, mais j'ai surtout été utile pour le contexte du film, plus que pour l'intrigue en tant que telle". "On se focalise sur la vraisemblance des détails scientifiques, et on essaie de respecter les lois de la physique, mais en fin de compte, on privilégie l'efficacité dramatique", ajoute Danny Boyle.

 

Dans leur phase de recherches, l'équipe s'est également rendue en Ecosse pour visiter un sous-marin nucléaire. "Je voulais comprendre ce que cela représentait de vivre dans un espace confiné pendant un laps de temps très long, et la claustrophobie que cela engendrait. Nous avons donc visité un sous-marin nucléaire moderne, ce qui nous a fascinés. Nous avons également visionné Poseïdon de Wolfgang Petersen qui rend parfaitement compte de la tension qui règne chez plusieurs personnages obligés de cohabiter dans un espace réduit et dangereux".

 

Par ailleurs, Andrew Macdonald s'est rendu à Moscou pour visiter la Cité des Etoiles, le plus grand centre d'entraînement de cosmonautes au monde. "C'est un endroit fascinant," précise-t-il. "D'ailleurs, au départ, on avait même envisagé de tourner le film sur place. Mais en fin de compte, cela s'est avéré irréalisable".

Le jardin d'oxygène

 

La production d'oxygène est vitale pour un vol spatial habité de longue-durée. Des pannes d'un système de production d'oxygène mettraient immédiatement en péril une mission de plusieurs années se déroulant à des millions de kilomètres de la Terre.

 

Idéalement, une mission de longue durée devrait avoir une façon naturelle et non-mécanique de renouveler ses ressources en oxygène. 

La NASA et les recherches menées sur le site de Biosphere 2, menée au début des années 90, ont cherché à découvrir si un environnement complètement fermé pouvait être créé pour maintenir en vie plusieurs personnes pendant plusieurs années.

 

Dans le film, le vaisseau spatial Icarus possède le Jardin d'Oxygène pour son réapprovisionnement en O2, géré par Corazon, interprétée par Michelle Yeoh, la biologiste chargée du Jardin d'Oxygène. Le plateau était couvert de fougères réelles est minutieusement entretenu.

 

Un soleil en studio

 

L'équipe des éclairages a créé les effets de plasma solaire les plus surprenants en utilisant seulement des lumières oranges, du matériel réfléchissant et un ventilateur. Bien évidemment, les effets visuels le referont probablement au dernier plan, mais cela a créé des réflexions sur les visages des acteurs et sur le vaisseau spatial, ce qui n'aurait pas pu être aussi bien fait par ordinateur. 

 

Le film a nécessité des plateaux de tournage très vastes utilisant du bois sous toutes ses formes. Il fallu au total plus de 200 menuisiers, électriciens et artisans, hommes et femmes, pour bâtir les 17 décors différents, répartis sur 9 plateaux. Ils furent construits avec : 45 000 mètres cubes de bois, constitués de 2000 plaques d'aggloméré, 3000 panneaux de contreplaqué, 5000 panneaux de médium… Le tournage a eu lieu dans les studios différents aux studios 3 Mills à East London. Le film comportait 8 plateaux, 17 décors et de nombreux modèles détaillés. Trois unités de tournage ont travaillé sur le film à un moment donné au cours des 15 semaines de tournage.

 

Le film comprend 750 effets visuels. Normalement, les effets sont sous-traités à plusieurs sociétés d'EFX différents mais pour Sunshine, Danny Boyle a privilégié une société (Moving Picture Company) qui a permis le suivi de l'avancement des trucages, le film a donc été en post-production exclusivement pour les EFX pendant un an.

 

ACTEURS

Liés à l'univers des comics

 

Au moins sept membres de la distribution sont liés ou font partie de l'univers cinématographique des comics X-Men, Marvel ou DC. Michelle Yeoh est apparue dans Les gardiens de la galaxie Vol. 2 (2017) dans le rôle d'Aleta Ogord. Hiroyuki Sanada a joué Shingen dans Wolverine : Le combat de l'immortel (2013). Rose Byrne a interprété Moira MacTaggert dans X-Men : Le commencement (2011) et X-Men : Apocalypse (2016). Benedict Wong a fait son entrée au MCU en tant que Wong dans Doctor Strange (2016). Chris Evans fait partie de deux Marvel, avec sa première apparition en tant que Johnny Storm/The Human Torch dans Les 4 fantastiques (2005) et Les 4 fantastiques et le Surfer d'argent (2007), et plus célèbre en tant que Captain America / Steve Rogers dans Captain America : First Avenger (2011) et tous les suivants comme dans Avengers (2012), et a des apparitions dans Thor : Le monde des ténèbres (2013), Ant-Man (2015), et Spider-Man : Homecoming (2017). Cillian Murphy a un rôle récurrent dans le rôle du docteur Jonathan Crane/Scarecrow dans Batman Begins (2005), The Dark Knight : Le chevalier noir (2008) et dans The Dark Knight Rises (2012). Mark Strong va jouer le Dr. Thaddeus Sivana dans le prochain film Shazam !(2019).

 

L'ombre d'Harvey Weinstein

 

En 2018, lors de la promotion de son film Annihilation (2018), Alex Garland a révélé que le personnage de Harvey a été nommé d'après Harvey Weinstein, en raison de son attitude souvent impolie et brusque et arrogant envers les autres membres de l'équipe avec un fort complexe de supériorité. Danny Boyle a pensé qu'il serait amusant de rendre hommage à Weinstein de cette façon après que Harvey ait eu des difficultés avec la gestion de la sortie américaine de Trainspotting (1996) et qu'il ait essayé de supprimer certaines des scènes les plus dérangeantes.

 

Cillian Murphy et Rose Byrne ont également travaillé aux côtés de Danny Boyle et Alex Garland dans les films des 28 jours plus tard et 28 semaines plus tard. Murphy a joué Jim, un patient hospitalisé et survivant de l'épidémie virage de rage dans 28 jours plus tard (2002) et Byrne a joué le Major Scarlett Levy, un officier de l'armée américaine dans le film 28 semaines plus tard (2007). 

 

Michelle Yeoh a été choisie après que Danny Boyle l'ait vue dans Demain ne meurt jamais (1997) et Mémoires d'une geisha (2005).

 

 

Alex Garland , scénariste:

 "J'ai toujours eu envie d'écrire un film de science-fiction. Je voulais développer l'idée du voyage de l'homme dans l'espace et chemin faisant, de ce qu'il découvre dans son propre subconscient.

J'étais à la recherche d'un sujet auquel je pouvais rattacher cette idée, lorsque j'ai lu un article qui faisait une projection de l'avenir de l'humanité en se plaçant d'un point de vue scientifique et athée.

 

Le papier énonçait des théories sur la fin programmée du soleil et en évoquait les conséquences. L'homme a besoin de l'énergie du soleil pour survivre, et lorsque cette énergie sera épuisée, l'espèce humaine disparaîtra. Ce que je trouvais intéressant, c'était qu'on pouvait facilement spéculer sur la disparition possible de l'espèce humaine - et je me suis alors dit " et si nous avions la certitude que l'homme devait disparaître dans un très proche avenir ? " Je voulais raconter une histoire où la survie de toute la planète dépend d'un seul homme, et en évoquer les effets sur sa santé mentale. C'était le point de départ du scénario."

PHOTOS

AFFICHES


GENERIQUE

Sunshine (id.), 2007, Danny Boyle, Grande-Bretagne.

Son : DTS/Dolby Digital EX/SDDS.

Réalisateur : Danny Boyle.

Durée : 1h47.

Sociétés de production : DNA Films, Ingenious Film Partners, Moving Picture Company (MPC), UK Film Council.

Distributeur : Fox Searchlight Pictures.

Producteurs : Andrew Macdonald, Bernard Bellew.

Scénario : Alex Garland.

Sociétés d'effets spéciaux : Moving Picture Company (MPC), Snow Business International.

Montage : Chris Gill.

Directeur de la photographie : Alwin H. Kuchler.

Distribution des rôles : Donna Isaacson, Gail Stevens.

Création des décors : Mark Tildesley.

Décorateur de plateau : Michelle Day.

Direction artistique : Gary Freeman, Stephen Morahan, Denis Schnegg, David Warren.

Création des costumes : Suttirat Anne Larlarb.

Musique originale : Karl Hyde, John Murphy, Rick Smith.

Interprètes : Rose Byrne ( Cassie), Cliff Curtis (Searle), Chris Evans (Mace), Troy Garity (Harvey), Cillian Murphy (Capa), Hiroyuki Sanada (Kaneda), Mark Strong (Pinbacker), Benedict Wong (Trey), Michelle Yeoh (Corazon)...

Date de sortie française : 11 Avril 2007.

Date de sortie américaine : 14 Septembre 2007.

Budget : 26M£ (estimé).

 

 

 



PLUS SUR SUNSHINE

CONNECTE AVEC

BOUTIQUE SF-STORY


COMMENTAIRES

Note : veuillez remplir les champs marqués d'un *.

*Le hors-champ est la partie de la scène qui n'apparaît pas dans un plan d'un film parce qu'elle n'est pas interceptée par le champ de l'optique de la caméra que ce champ soit invariable (plan fixe), ou variable (plan où la caméra effectue un mouvement (panoramique et/ou travelling) et/ou un zoom).