EXISTENZ (1999)

L'histoire

Dans un futur relativement proche, les jeux vidéo virtuels sont de plus en plus proche de la réalité. Les concepteurs de ces jeux sont devenus des stars adulées.

 

Allegra Geller, une conceptrice de jeux très célèbre, vient présenter sa dernière oeuvre à un public d'ores et déjà conquis et réuni pour l'occasion dans une église.

 

Mais alors que le chargement est en cours, Allegra manque de se faire assassiner et fuit le lieu du culte de manière précipitée en compagnie de Ted Pikul, un de ses fans qui lui fera office de garde du corps.

 

Le persuadant de jouer à son jeu, ils seront tous les deux entraînés dans un monde où l'existence s'arrête et eXistenZ commence...


L'AVIS DE SF-STORY ***

LA REALITE VIRTUELLE SELON CRONENBERG : PAS SI SIMPLE

 

Allegra Geller est une programmatrice de jeux vidéo adulée et fanatisée. A bon entendeur : les jeux virtuels selon David Cronenberg dépassent largement le cadre étriqué des consoles Playstation ou Nintendo. Ici, les connections se font via une sorte de cordon ombilical branché sur un connecteur situé dans le dos. L'accès à vos neurones se fait directement par la colonne vertébrale. Le film vous donnera d'ailleurs toutes les astuces pour que l'opération se passe le mieux du monde, par l'intermédiaire d'un garagiste (Willem Dafoe), reconverti pour l'occasion en chirurgien du virtuel à quatre sous.

 

La console, elle-même, est une représentation fantasmagorique de l'univers de Cronenberg. Le chargement du jeu se fait en titillant un bouton-sein (ou un utérus?), exacerbant la sensualité du joueur.

 

Vous avez donc été prévenu, ExistenZ n'est pas un film d'accès facile. Tous les films de Cronenberg sont déroutants : il nous avait déjà fait le coup au début des années 80 avec son Videodrome, où James Woods ingurgitait des cassettes vidéo par son abdomen! Lors de sa sortie, Videodrome fut malmené par la critique et les spectateurs furent pour le moins divisés. Quelques années plus tard donc (Exitenz est le second scénario écrit par Cronenberg), Cronenberg explore et explose le mélange chair-technologie dans un film où le spectateur devient le joueur, placé au cœur du jeu vidéo.

 

Non dénué d'un certain sens de l'humour, Existenz est ponctué de scènes écœurantes à souhait, particulièrement si vous sortez de dîner dans un restaurant chinois. Il faut voir Jude Law se confectionner un pistolet à l'aide d'un squelette d'animal difforme pour se dire que Cronenberg vient d'atteindre les sommets dans le mauvais goût! Un passage dans l'humour à ne pas manquer : lorsque Allegra Geller et son acolyte tente d'extirper des informations au patron du magasin de jeu vidéo. Voyant que ce dernier, victime d'un blocage manifeste, ne répond pas, Allegra déclare : "Il tourne en boucle, il attend qu'on lui pose la bonne question, c'est moi qui en ait conçu l'algorithme…"

 

Paradoxalement, le spectateur placé au centre de ce jeu virtuel peut être assez distant par rapport aux deux héros, Cronenberg prend son temps, il laisse l'histoire s'installer pour mieux basculer vers l'irréel : on entre alors dans la virtualité par le biais de détails anodins qui font comprendre que l'on est passé de l'autre côté.

 

Existenz est un film étrange qui ne laisse en tous cas pas indifférent, on en sort assez malmené. En 90 minutes, Cronenberg nous a fait entrevoir le mariage entre les capacités technologiques et génétiques des prochaines années..

 



GENERIQUE

 

Existenz (1999)

Réalisateur : David Cronenberg

Interprètes : Jennifer Jason Leigh(Allegra Geller), Jude Law(Ted Pikul), Ian Holm(Kiri Vinokur), Willem Dafoe(Gas), Don McKellar(Yevgeny Nourish), Callum Keith Rennie(Hugo Carlaw), Sarah Polley(Merle), Christopher Eccleston(Levi)...

Production : Miramax Films

Producteurs : Robert Lantos, Andras Hamori et David Cronenberg

Scénariste : David Cronenberg

Musique : Howard Shore

 

Durée : 1h36.

Distributeur : Pathé/PFC Vidéo. Vente et location. Son : Hi-FI Stéréo.



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*Le hors-champ est la partie de la scène qui n'apparaît pas dans un plan d'un film parce qu'elle n'est pas interceptée par le champ de l'optique de la caméra que ce champ soit invariable (plan fixe), ou variable (plan où la caméra effectue un mouvement (panoramique et/ou travelling) et/ou un zoom).