MEN IN BLACK (1997)

Men In Black est une réussite incontestable! Les comédies de science-fiction étaient choses rares dans les années 90 et il fallait remonter à SOS Fantômes pour retrouver une telle veine comique dans un film fantastique.

Le duo Will Smith/Tommy Lee Jones fonctionne parfaitement, sans que l'un prenne le pas sur l'autre. Le film repose sur un montage trés serré, ainsi qu'un format court du film, jouant en sa faveur. Men In Black reprend le point de départ d'un roman de Clifford D.Simak (Au carrefour des étoiles), mais remplace la ferme discrète du Middle West américain servant de gare d'arrivée aux extra-terrestres, par un spatioport ultramoderne où se croisent des quantités d'aliens, plus délirants les uns que les autres. De ce point de vue, MIB est un fantastique bestiaire de races extra-terrestres, aux effets spéciaux particulièrement réussis. Délirant à l'extrême, mais prenant le temps de distiller une histoire cohérente, le réalisateur Barry Sonnenfeld construit un film brillant, résolument speed, un vrai "blockbuster" d'auteur décapant et inventif.

La qualité des dialogues, l'humour corrosif, la satire des pouvoirs parallèles de la société américaine -même le FBI et la CIA ignorent l'existence des Men In Black-, tout cela rajoute au plaisir d'un divertissement de haute volée. Ce n'est déjà pas si mal!

Citons John Sladek, auteur de S-F américain méconnu, à l'humour proche de l'esprit du film : "Il est hors de doute que des civilisations extraterrestres s'efforcent d'entrer en contact avec la Terre, probablement pour nous emprunter de l'argent..."

Contactés par Spielberg

Tommy Lee Jones n'a accepté le rôle de Kay qu'après que Steven Spielberg ait promis que le scénario serait amélioré dans une réécriture. Il avait été déçu par le premier jet qui, selon lui, ne correspondait pas au ton de la bande dessinée. Will Smith, après avoir lu le scénario, n'a pas voulu accepter le rôle, mais sa femme Jada Pinkett Smith l'a convaincu de prendre le rôle. Will Smith n'avait pas cru que c'était vraiment Steven Spielberg qui était à l'autre bout du fil lorsque le producteur exécutif l'a appelé pour la première fois pour lui parler de Men in Black !

New-York extra-terrestre

Le film devait se dérouler dans des bases et des lieux souterrains situés dans le Kansas, Washington et le Nevada, mais Barry Sonnenfeld a fait de New York le principal lieu de tournage du film. Il pensait qu'il était plus crédible que des extraterrestres puissent se cacher dans une grande ville, immergés dans un foule, et pensait que les New-Yorkais seraient plus tolérants envers les aliens déguisés en humains un peu excentriques. Il estimait également que de nombreuses structures de la ville ressemblaient à des soucoupes volantes et à des fusées, qui pouvaient être de vrais engins spatiaux, et à d'autres technologies extraterrestres cachées.

Dans la peau d'un cafard

Vincent D'Onofrio a fait des recherches sur son rôle d'Edgar en regardant de nombreux documentaires sur les cafards. Afin d'obtenir la démarche caractéristique de son personnage, il a mis des genouillères pour qu'il ne puisse pas plier ses jambes et a scotché ses chevilles.

Vincent D'Onofrio, interprétera par la suite ka voix de tous les insectes qui apparitront dans la série animée Men in Black : La série (1997).

Une référence à Alien

Orion, le chat de Gentle Rosenburg est clairement une référence marquée au chat Jones d'Ellen Ripley dans Alien - Le 8ème passager (1979) : les scènes dans lesquels les réactions agressives des chats face aux extraterrestres dans les  deux films sont quasi identiques.

Rick Baker, le magicien de l'animation malmené

A la sortie du film, la presse de S-F s'est fait l'écho, d'un dépassement de budget particulièrement conséquent (4,5 millions de dollars), dû à la mauvaise conception de l'alien intervenant dans le duel final du film. Lors d'un interview récent, Barry Sonnenfeld a balayé les rumeurs sur le travail incohérent de son concepteur : Rick Baker.

Selon lui, Rick Baker n'est pas en cause. Il a réalisé une créature conforme au scénario, mesurant 3,30 mètres de haut, entièrement en animatronique, pouvant parler mais ne pouvant pas se déplacer. Le scénario final de MIB incluait une pur échange verbal entre "Edgar Bug" (la créature) et Will Smith, ergotant sur la nature de l'univers. Au fil des semaines et des relectures, Sonnenfeld constatait que cette scène manquait singulièrement d'action et il avertit à plusieurs reprises les producteurs qu'une réécriture était nécessaire. ce fut donc tardivement que le choix de la créature s'avéra inapproprié. Une quarantaine d'effets visuels furent rajoutés à la hâte pour se conformer à la nouvelle réécriture du scénario. Dans le film, "Edgar Bug" engloutit Tommy Lee Jones puis et anéanti après un terrible chantage de Will Smith, écrasant des cafards sous les yeux épouvantés de l'alien !

Galerie d'Aliens célèbres

Parmi les "aliens connus" visibles sur un écran dans la salle de commandes des MIB figurent Al Roker, Isaac Mizrahi, Danny DeVito, le réalisateur Barry Sonnenfeld, Chloe Sonnenfeld (la fille du réalisateur), Sylvester Stallone, Dionne Warwick, Newt Gingrich, Anthony Robbins, George Lucas et le producteur exécutif Steven Spielberg.

Clin d'oeil au générique

Dans le générique de fin, on peut lire : "Les animaux et les extraterrestres utilisés dans ce film n'ont été en aucun cas maltraités et toutes les scènes dans lesquelles ils apparaissent ont été soumises à une surveillance stricte avec le plus grand souci dans leur manipulation."

Accessoires des MIB

Les lunettes de soleil utilisées par les Men in Black dans le film sont les lunettes Ray-Ban "Predator 2". Après la sortie du film, Ray-Ban a rapporté que les ventes de ces lunettes ont triplé, passant de 1,6 million à 5 millions de dollars.

Men In Black (id.), 1997, Barry Sonnenfeld, Etats-Unis.

Couleurs : Technicolor. Son : DTS / Dolby SR / Dolby Atmos.

Format d'image : 1.85

Sociétés de production : Amblin Entertainment, Columbia Pictures Corporation, MacDonald-Parkes.

Distributeurs : Columbia Pictures, Columbia TriStar Home Video, Sony Pictures Entertainment, Universal Pictures Home Video.

Réalisateur : Barry Sonnenfeld.

Durée : 1h38 (USA), 1h34 (France).

Scénario : Ed Solomon, d'après le comic book de Lowell Cunningham. Autres scénaristes non crédités : David Koepp, Ted Elliott et Terry Rossio.

Producteurs : Laurie MacDonald et Walter F. Parkes.Producteur exécutif : Steven Spielberg.

Co-Producteur : Graham Place.

Producteur associé : Steven R. Molen.

Direction de la photo : Donald Peterman.

Montage : Jim Miller.

Distribution des rôles : David Rubin, Debra Zane.

Direction artistique : Tom Duffield.

Décorateur de plateau : Cheryl Carasik.

Directeur de production : Amy Ness.

Création des décors : Bo Welch. Création des costumes : Mary E. Vogt.

Maquillage (effets spéciaux) : David LeRoy Anderson, Rick Baker (SFX aliens).

Assistant réalisateurs : Eric Brevig, John Cameron.

Effets spéciaux (sociétés) : Autumn Light Entertainment (effets digitaux), Banned from the Ranch Entertainment (BFTRE) (langages aliens), Cinovation Studios (maquillage aliens), Industrial Light & Magic (ILM) (effets spéciaux et animations), K.N.B. EFX Group, Inc. (maquillages additionnels aliens), Les Productions Pascal Blais (maquillage additionnels aliens), Mo 42 Special Effects (séquence de début), Question Mark FX (effets digitaux additionnels), Storyboard, Inc. (effets de maquillage aliens additionnels), VCE (Visual Concept Entertainment) (SFX additionnels), VisionArt.

Musique : Danny Elfman.

Interprètes : Tommy Lee Jones (Kay), Will Smith (James Darrel Edwards III/Jay), Linda Fiorentino (Dr. Laurel Weaver/Elle), Vincent D'Onofrio (Edgar/Bug), Rip Torn (Zed), Tony Shalhoub (Jeebs), Siobhan Fallon (Beatrice), Mike Nussbaum (Gentle Rosenberg), Jon Gries (Van Driver), Sergio Calderon (Jose), Carel Struycken (Arquillan), Fredric Lehne (INS Agent Janus), Richard Hamilton (Dee), Kent Faulcon (Lt. Jake Jensen), John Alexander (Mikey), Keith Campbell (Perp), Ken Thorley (Zap-Em Man), Patrick Breen (Mr. Redgick), Becky Ann Baker (Mrs. Redgick), Sean Whalen (l'officier des passeport)...

Date de sortie USA : 2 Juillet 1997.

Date de sortie française : 6 Aout 1997.

Budget estimé :  90M$

Recettes mondiales cumulées :  589M$