Privé de son puissant marteau, Thor est retenu prisonnier sur une lointaine planète aux confins de l’univers.
Pour sauver Asgard, il va devoir lutter contre le temps afin d’empêcher l’impitoyable Hela d’accomplir le Ragnarök – la destruction de son monde et la fin de la civilisation asgardienne.
Mais pour y parvenir, il va d’abord devoir mener un combat titanesque de gladiateurs contre celui qui était autrefois son allié au sein des Avengers : l’incroyable Hulk…
T'as pas vu mon marteau ?
D’emblée, symbolisé par la perte de son marteau, attribut habituel du héros dans les précédents films, on sent bien que ce Thor : Ragnarök souhaite casser les codes des deux précédent opus.
Le réalisateur Taika Waikiti, aux commandes d’un blockbuster du Marvel Cinematic Universe devant faire le pont entre les précédents films Avengers : l’ère d’Ultron, Doctor Strange et le futur Avengers : Infinity War (annoncé dans le générique final), a un cahier des charges relativement précis avec quelques figures imposées mais une liberté de ton assez proche de l’humour des Gardiens de la galaxie épisode 1.
Comme l'indique la scène de la représentation théâtrale à laquelle assiste Odin sur Asgard, la mise en scène se débarrasse de la tournure shakespearienne et mélodramatique que laissait entrevoir la dualité Thor/Loki pour lui insuffler une vision plus pop et légère. La difficulté de Thor : Ragnarök était donc de tenir des enjeux propres à la dimension universelle de l’histoire (la perte d’un univers) tout en donnant un aspect débridé mais cohérent. De ce point de vue, Thor Ragnarök gagne en humour et en impertinence ce qu'il perd en ampleur et en enjeux dans le traitement narratif, notamment dans la scène finale d’une platitude indigne d’un MCU.
Côté réussites : la bande son avec « Immigrant Song » de Led Zeppelin utilisée dans les scènes de combats apporte indéniablement du fun ; les décors de Planète Hulk kitsch mais novateurs donnent de la fraîcheur aux codes Marvel habituels, même si l’inspiration issue de l’univers de Jack Kirby annoncée semble bien fugace ; les scènes de combats homériques les plus lisibles que l'on ait vues depuis bien longtemps (notamment celles sur le Bifrost); les personnages de Thor et de Hulk qui deviennent réellement plus attachants et un film prenant par moment la dimension d’un space opéra proche d’un univers Star Wars, de bon augure pour l’Avengers : Infinity War à venir.
Un pop corn movie déjanté et irrévérencieux de l'univers Marvel, dont Loki aurait pris les commandes!
Ragnarok
Dans la mythologie scandinave, Ragnarok se traduit par "Crépuscule des dieux". Le mythe raconte la destruction éventuelle de l'univers et de l'humanité, ainsi que la mort de plusieurs personnages clés de la mythologie, tels que les dieux Odin, Thor, Loki, Heimdall, Freyr, Sol et Tyr, ainsi que les monstres Jotun, Fenrir et Jörmungandr. Une nouvelle génération de dieux, les enfants d'Odin, de Thor et de Sol en particulier, prendront la place des anciens, lorsqu'un nouveau cycle du monde débutera.
Un hommage à Jack Kirby et aux premiers Marvel Comics
Taika Waititi a décrit le film comme un "fantasme de science-fiction des années 1970 et 1980, le plus" vintage"de tous les films de Marvel." Il cite Les aventures de Jack Burton dans les griffes du mandarin (1986) comme une influence majeure sur le film: «C'est un film d'aventure amusant qui a de gros enjeux, mais qui a aussi une énergie immense et qui vous emmène dans une folle aventure".
Le film est aussi un hommage au dessinateur Jack Kirby, créateur de Thor : tout un panneau dans la salle d'observation du Grand Maître(Jeff Goldblum) est décoré avec des œuvres d'art de Jack Kirby qui proviennent de la bande dessinée de Marvel "Fantastic Four" # 64 datant de juillet 1967.
Le film est principalement basé sur les histoires des comics Thor "Ragnarok" où Thor découvre qu'Asgard est voué à Ragnarok et doit se battre pour l'empêcher, la saga Surtur (Surtur apparaît, et Thor et Loki s'associent pour l'arrêter). Il incorpore également des éléments des scénarios de Marvel "Contest of Champions" (le Grand Maître et la Mort accueillent un tournoi) et "Planet Hulk" (le Hulk devient un gladiateur sur un monde étranger).
Triple anniversaire
Thor : Ragnarok sort sur les écrans en 2017, c'est 55e anniversaire des débuts de Thor (août 1962, dans Journey Into Mystery N°83) et The Incredible Hulk (mai 1962), ainsi que le centenaire de leur co-créateur Jack Kirby. Côté cinéma, Thor : Ragnarok est le chapitre cinq de la troisième phase de l'univers cinématographique de Marvel. Le film sort en 2017, aux côtés des Gardiens de la Galaxie Vol.2 (2017) et de Spider-Man: Homecoming (2017) : c'est la première fois que le Marvel Cinematic Universe (MCU) sort trois films la même année.
Défenseurs
Ce film contient trois membres du groupe de super-héros Les défenseurs : Valkyrie (Tessa Thompson) est apparue dans l'épisode 4 du comics, l'Incroyable Hulk (Mark Ruffalo) et le Docteur Strange (Benedict Cumberbatch) faisaient partie des membres fondateurs. Les autres membres initiaux étaient Namor-SubMariner et le Surfer d'argent.
Lieux de tournage
Le tournage de Thor : Ragnarok a débuté le 4 juillet 2016 dans la région de Queensland en Australie sous le titre de travail "Creature Report". Il a lieu principalement aux Village Roadshow Studios dans la Gold Coast.
Le tournage se déroule ensuite dans d'autres villes du Queensland, notamment à Brisbane. Le centre d'affaires de Brisbane est utilisé dans plusieurs scénes pour reconstituer New York. Quelques scènes sont également tournées à Sydney en Nouvelle-Galles du Sud.
Marvel Girl Power
Fruit d’une union entre Martin Goodman et son épouse Jean, la société Marvel crée dès le départ un monde mixte avec une branche de titres féminins à destination des jeunes lectrices parmi lesquels le magazine Miss America.
Leur toute première super-héroïne, Silver Scorpion, fait son apparition en avril 1941 dans Daring Mystery Comics #7. Créée par le dessinateur Harry Sahle, Betty Barstow, secrétaire un peu ingénue d'un détective privé, vit ses propres aventures sous le costume de Silver Scorpion. Elle n'a pas de super-pouvoirs mais utilise les arts martiaux, en particulier le jiujitsu. Cette super-héroïne n'a connu qu'une brève carrière à l'époque, deux ou trois aventures, avant d'être oubliée. Elle a été réutilisée de façon mineure à la fin des années 90 dans le comic-book Thunderbolts.
Dans un climat ambiant où la femme n’est pas encore libérée, la super-héroïne fait une entrée progressive et discrète dans l’univers des comics. Les auteurs découvrent que même effacées, les lecteurs ont du mal à accepter leur arrivée dans cet univers jusque-là uniquement masculin.
Ce n’est qu’en 1961, grâce à Stan Lee et Jack Kirby, que leur rôle évolue réellement. Stan Lee prend l’initiative par le biais de ses héros masculins d’expliquer à ses lecteurs l’importance de la femme. Ainsi les années 60 symbolisent-elles son avènement chez Marvel, les auteurs n’hésitant pas à enrichir leurs histoires de nouveaux personnages féminins plus puissants, combatifs et redoutables comme Black Widow, Peggy Carter...
Hela, la déesse de la Mort, fait son apparition dans les comics en 1964 dans une histoire écrite par Stan Lee et Jack Kirby. Inspirée de la mythologie nordique, Hela, au-delà d’être une femme fatale, est une ennemie que Thor ne peut pas vaincre sans remise en question car pour la battre, il faudrait savoir vaincre la Mort.
Dans Thor Ragnarok, Hela est incarnée par la divine comédienne Cate Blanchett. Créature surgie des premiers temps, sinistres et depuis longtemps oubliée, Hela détient une puissance inégalée dans les Neuf Royaumes : elle est capable de lâcher sur ses ennemis des armes apocalyptiques pouvant infliger mille et une morts. Revenue se venger de ceux qui l’ont autrefois bannie, elle s’est entourée d’une armée aussi mystérieuse qu’impitoyable et compte bien faire régner sur Asgard et l’univers entier une nouvelle ère faite de brutalité et de terreur.
Thor : Ragnarok (Thor : Ragnarok), 2017, Taika Waititi, Etats-Unis.
Réalisateur : Taika Waititi
Durée : 2h10
Son : 12-Track Digital Sound (IMAX 12 track) | Dolby Atmos | DTS (DTS: X) | Dolby Surround 7.1 selon les salles.
Ratio d'écran : 2:35.
Productions : Marvel Entertainment, Marvel Studios, Walt Disney Pictures
Distribution : Walt Disney Studios Motion Pictures
Producteur : Victoria Alonso (exécutif), Brian Chapek (associé), Louis D'Esposito (exécutif), Kevin Feige, Thomas M. Hammel (exécutif), Stan Lee(exécutif), Brad Winderbaum (exécutif).
Scénario : Eric Pearson, Craig Kyle et Christopher Yost
Effets visuels : Clear Angle Studios, Digital Domain, Double Negative, Fin Design & Effects, Framestore, Image Engine Design, Industrial Light & Magic (ILM), Luma Pictures, Method Studios, Rising Sun Pictures, Rodeo FX, Trixter Film
Directeur de la photographie : Javier Aguirresarobe
Montage : Zene Baker, Joel Negron
Casting : Sarah Finn, Kirsty McGregor
Décors : Dan Hennah, Ra Vincent
Direction artistique : Bill Booth, Brendan Heffernan, Richard Hobbs, Alex McCarroll, Laura Ng
Costumes : Mayes C. Rubeo
Musique : Mark Mothersbaugh
Interprètes :
Chris Hemsworth (Thor), Tom Hiddleston (Loki), Cate Blanchett (Hela),
Idris Elba (Heiimdall), Jeff Goldblum (Le Grand Maître), Tessa Thompson (Valkyrie), Karl Urban (Skurge), Mark Ruffalo (Bruce Banner / Hulk), Anthony Hopkins (Odin), Benedict Cumberbatch (Doctor Strange), Taika Waititi (Korg), Rachel House (Topaz), Clancy Brown (voix de Surtur),
Tadanobu Asano (Hogun), Ray Stevenson (Volstagg), Zachary Levi (Fandral),
*Le hors-champ est la partie de la scène qui n'apparaît pas dans un plan d'un film parce qu'elle n'est pas interceptée par le champ de l'optique de la caméra que ce champ soit invariable (plan fixe), ou variable (plan où la caméra effectue un mouvement (panoramique et/ou travelling) et/ou un zoom).
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