THE CREATOR (2023)

L'histoire

Dans un futur proche, au coeur d'une guerre entre la race humaine et les forces de l'intelligence artificielle, Joshua, un ancien agent des forces spéciales endurci qui pleure la disparition de sa femme, est recruté pour traquer et tuer le Créateur, l'insaisissable architecte de l'IA avancée qui a développé une arme mystérieuse ayant le pouvoir de mettre fin à la guerre et à l'humanité elle-même.


L'AVIS DE SF-STORY****

POINTS POSITIFS ET NEGATIFS

+ Une interrogation émouvante à la George Lucas sur les croyances et les préjugés humains

+ Une intelligence artificielle qui aime les glaces

+ Par le réalisateur du fabuleux Rogue One : A Star Wars Story

 

Alors que nous sommes abreuvés de suites ou de remakes, Gareth Edwards (déjà impressionnant de maîtrise sur Rogue One: A Star Wars Story, il y a sept ans déjà) réalise la gageure, avec The Creator de nous faire découvrir une nouvel univers à part entière, c'est devenu une rareté! Une création originale tournée presque entièrement dans des décors naturels limitant l'utilisation de fond verts, et cela se ressent tant sur le plan visuel que sur l'intrigue et l'imprégnation des personnages dans l'histoire. Chaque plan de ce spectacle visuel est empreint d'une beauté esthétique qui dépasse celui du Blade Runner original et celui de Denis Villeneuve dans les scènes de ville, et égale celles d'Avatar pour les paysages situées en Asie.

Même s'il est influencé par ses pairs, le film innove aussi notamment sur la thématique de l'intelligence artificielle, peu développée, mais singulière par son approche humaniste et optimiste. La relation entre Joshua -John David Washington excellent- et Madeleine Yuna Voyles -Alphie qui aime les glaces- aurait méritée d'être plus enrichie mais reste suffisante pour emporter l'empathie. Magnifique film de SF, The Creator, d'une grande beauté formelle et esthétique, permet une immersion totale dans le monde futuriste proposé par un réalisateur visiblement inspiré.

HORS-CHAMP*

Des robots et des hommes

  

Le projet du film a débuté peu de temps après que Rogue One: A Star Wars Story soit achevé. Le réalisateur , Gareth Edwards a eu besoin de faire une pause et a entrepris un périple en voiture avec sa compagne pour aller voir ses parents dans l’Iowa. Alors qu’ils traversaient les champs du Middle-west, le réalisateur a été surpris de voir au milieu des fermes une étrange usine portant un logo japonais.

 

 Il s'est demandé ce qu'on pouvait y fabriquer : "Etant fan de science-fiction, j’ai aussitôt pensé à des robots. Imaginez que vous soyez un androïde fabriqué dans cette usine, que vous n’ayez jamais connu que cet environnement, qu’un jour quelque chose dysfonctionne et que vous vous retrouviez pour la première fois à l’extérieur, contraint de partir à la découverte du monde et du ciel. Si cela arrivait, que se passerait-il ?" Il tenait là le début d'un scénario, dont il avait presque toute la trame une fois arrivé chez ses beaux-parents : "C’est très rare. Je l’ai interprété alors comme un signe positif, et je me suis dit que c’était peut-être mon prochain film."

 

Pour Gareth Edwards, son dernier film est un melting-pot des films avec lequel il a grandi. Pour lui : "Le cinéma que j'aime est très visuel. Quand c'est très cinématique, ca va au-delà des mots. C'est comme un rêve. Quand j'ai créé ce film, le look de cet univers, c'était très important pour moi,  C'est comme un film sur le Vietman avec des robots de science-fiction. Un film à la Kurosawa, dans un univers à la Blade Runner. C'est une aventure visuelle incroyablement riche et j'espère qu'elle affectera les gens comme j'ai été affecté par le cinéma quand j'étais enfant." 

 

Le développement du film a réellement débuté en novembre 2019, lorsqu'il signe pour réaliser et écrire ce projet de science-fiction que New Regency produira, avec Kiri Hart, déjà coproducteur de Rogue One : A Star Wars Story (2016) du même réalisateur, en tant que producteur. Un tournage test et des repérages sont effectués cette année-là, et Edwards en a profité pour imaginer l'aspect du film. 

 

Le réalisateur s'est dit influencé par des films comme Apocalypse Now (1979), Baraka (1992), Blade Runner (1982), Akira (1988), Rain Man (1988), The Hit - Le tueur était presque parfait (1984), E.T. l'extra-terrestre (1982) et La barbe à papa (1973), road-movie entre une enfant et son prétendu père, comme sources d'inspiration de ce film.

L' acteur John David Washington, Joshua dans le film, déclare : "Gareth a la capacité d'insuffler de la compassion dans le science-fiction, un genre qui s'appuie sur le spectacle et le danger. Ce qui saute aux yeux, c'est le réalisme magique qu'il a créé. La profondeur et l'émotions qu'il a capturées dans chaque image."

 

L'actrice Allison Janney, qui interprète la Colonel Howett, a voulu rapidement rejoindre l'équipe du film après avoir lu le scénario : "Gareth Edwards est un visionnaire, ces personnages nous parlent et on tombe amoureux d'eux. Gareth tourne d'une façon que les acteurs adorent car il n'aime pas couper. Il manipule la caméra lui-même et il sait ce qu'il veut. Ce qui est unique c'est qu'au lieu de tourner dans un studio sur fond vert , on a tourné dans des lieux magnifiques au Cambodge, en Indonésie, au Népal, au Japon et en Thaïlande".

 

Au sujet de The Creator, l'actrice Gemma Chan (Maya) déclare : "Ce film aborde de grandes problématiques comme Ca veut dire quoi être humain ? Ca veut dire quoi être vivant ? et L'amour peut-il transcender les frontières"

Une manière de filmer réaliste...

 

Avec The Creator, le réalisateur Gareth Edwards a essayé de réaliser ce film de la manière la plus traditionnelle possible.

Pour préparer le tournage, il a visité un studio de réalité virtuelle et a été surpris de voir une affiche expliquant le processus de fabrication d'un film sur le mur. En demandant pourquoi une affiche aussi évidente se trouvait sur le mur, Edwards a été surpris de découvrir qu'elle datait de plus de 100 ans.

Edwards a alors décidé d'adopter une approche différente et a convaincu le studio de le laisser filmer sans écran vert, de filmer sur place, d'utiliser des caméras plus petites, d'utiliser des techniques de caméras-poing, et d'ajouter ensuite d'ajouter les éléments de science-fiction plus tard comme des effets spéciaux d'Industrial Light and Magic...

 

Avec les caméras-poing, la caméra est utilisée directement par réalisateur, l’intermédiaire de l’opérateur disparaît ainsi profitant  d’une relation plus directe au filmage, à l'instar de Wim Wenders ou de Jean-Luc Godard..  

... et ultralégère

 

Pour ce film, Gareth Edward a notamment utilisé une une caméra cinéma plein format d'entrée de gamme, la Sony FX3 couplée à un système de prises de vue révolutionnaire et ultraléger pouvant adopter plusieurs configurations, mis au point par le directeur de la photographie Greig Fraser. Gareth Edwards pouvait ainsi filmer avec efficacité et obtenir une image de très haute résolution. Il détaille le procédé : "On a utilisé une caméra de cinéma Sony ultralégère, extrêmement sensible à la lumière, qui permet de filmer de nuit avec la lune comme seul éclairage. Autrement dit, on pouvait se passer des gigantesques spots habituels qu’on voit souvent sur les plateaux de cinéma. Certaines lampes LED étaient si petites et ultralégères qu’on n’avait pas besoin de les accrocher sur un pied. L’éclairagiste pouvait les fixer par exemple à la perche du preneur de son. Du coup, l’éclairage s’adaptait instantanément aux déplacements des comédiens, sans avoir à perdre plusieurs heures par jour à transporter un matériel lourd et encombrant". 

 

Il en a été de même pour les effets visuels réalisés par ILM. Les acteurs ont pu tourner sans combinaison de motion-capture et sans avoir besoin de marqueurs disposés un peu partout dans le décor.

Clin d'oeil à Rogue One

 

Dans la scène où Joshua et Alphie traversent l'aéroport de Los Angeles, ils passent devant un écran indiquant les départs. L'écran affiche la destination "Scarif". Scarif était l'une des planètes du précédent film de Gareth Edwards, Rogue One : A Star Wars story (2016).

Une IA de six ans

 

Dans le film le personnage de John Davis est supposé détruire une arme, mais elle s'avère avoir l'apparence d'un enfant de six ans. D'habitude dans les films où il y a des robots, ils sont tous froids mais Alphie, l'IA du film, a de l'humanité. Cela va forcer le personnage de David à une remise en question de tout ce qu'il pensait au sujet de l'IA et de le confronter au dilemme : choisir entre l'empathie ou l'instinct de survie. 

Pour la petite Alphie, âgée de 6 ans dans le film et générée par l’intelligence artificielle, la production a engagé la débutante Madeleine Yuna Voyles. "On a reçu des centaines et des centaines d’enregistrements d’enfants du monde entier. Maddie était la toute première qu’on ait auditionnée. Dès qu’on l’a rencontrée, elle a été extraordinaire. Elle m’a ému aux larmes. Quand elle est repartie, j’ai jeté un œil à mon assistant et on s’est tous les deux exclamé ‘c’est elle’", se souvient le réalisateur.

BANDE-ANNONCES

PHOTOS

Copyright 20th Century Studios

AFFICHES


GENERIQUE

The Creator (id.), 2023, Gareth Edwards, Etats-Unis.

Son : Dolby Digital, Dolby Atmos, IMAX 6-Track. Format d'image : 2.76. 

Réalisateur : Gareth EdwardsDurée : 2h13.

Productions : 20th Century Studios, New Regency Productions, Entertainment One.

Distribution France : Walt Disney Studios Motion Pictures.

Producteurs : Gareth Edwards, Kiri Hart, Arnon Milchan, Jim Spencer, Chidchanok Plodripu. Producteurs (Los Angeles) : Galileo Mondol, Ace Salvador.

Producteurs exécutifs : Zev Foreman, Natalie Lehmann, Nick Meyer, Yariv Milchan, Michael Schaefer. Co-producteurs : Greig Fraser, Courtney Cunniff

Scénario : Gareth Edwards, Chris Weitz d'après une histoire de  

Gareth Edwards.

Directeur de la photographie : Greig Fraser, Oren Soffer.

Chef décorateur : James Clyne.

Direction artistiqueShira Hockman.

Décorateur plateau : Claire Levinson-Gendler.

Effets spéciauxClear Angle Studios, Crafty Apes, Frontier VFX, Industrial Light & Magic (ILM), Jellyfish Pictures, Misc Studios, Monsters Aliens Robots Zombies, Outpost VFX, Proof, Supreme Studio, VFX-LA, Weta Workshop.

MontageHank Corwin, Scott Morris, Joe Walker.

Musique : Hans Zimmer.

Costumes : Jeremy Hanna.

Casting : Jina Jay.

Interprètes :  John David Washington (Joshua), Madeleine Yuna Voyles (Alphie), Gemma Chan (Maya), Allison Janney (Colonel Howell), Ken Watanabe (Harun), Sturgill Simpson (Drew), Amar Chadha-Patel (Omni / Sek-on / Sergent Bui), Marc Menchaca (McBride), Robbie Tann (Shipley), Ralph Ineson (General Andrews), Michael Esper (Capitaine Cotton), Veronica Ngo (Kami), Ian Verdun (Daniels), Daniel Ray Rodriguez (Hardwick), Rad Pereira (Lambert), Syd Skidmore (Bradbury), Karen Aldridge (Dr. Thankey), Teerawat Mulvilai (Boonmee), Leanna Chea (Commander Daw)...

Date de sortie française : 27 Septembre 2023 (Cinéma)

Date de sortie US29 Septembre 2023 

Budget estimé : 80M$. 



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*Le hors-champ est la partie de la scène qui n'apparaît pas dans un plan d'un film parce qu'elle n'est pas interceptée par le champ de l'optique de la caméra que ce champ soit invariable (plan fixe), ou variable (plan où la caméra effectue un mouvement (panoramique et/ou travelling) et/ou un zoom).