APOCALYPSE 2024 (1974)

L'histoire

A l'issue d'une guerre nucléaire, l'humanité s'est scindée en deux grands clans : ceux qui se cachent sous la terre et ceux qui errent à la surface. Vic est de ceux-là, il erre dans une contrée désertique avec son fidèle et loyal chien Blood.

Blood est un chien remarquable, à l'intelligence aiguisée et ayant la capacité de communiquer par télépathie avec son maître moins-intelligent. Il permet à vivre de survivre en satisfaisant ses besoins primaires : chercher de la nourriture et fournir des femmes à Vic. Vic est pleinement satisfait sur ces deux points jusqu'au moment où il est recruté par une mystérieuse société d'humains vivant dans les souterrains.

Ce groupe, qui vit à la lumière artificielle d'immenses cavernes, recherche à la surface de jeune males fertiles capables d'engrosser leurs femmes, et d'enrayer leur stérilité. Pendant que Blood attend son maître à la surface, Vic se rend compte qu'il est un prisonnier exploité et qu'il doit au plus vite s'échapper...


L'AVIS DE SF-STORY****

POINTS POSITIFS ET NEGATIFS

+ Un apocalypse nucléaire raconté par un chien ?!....

+ Sortie en version remastérisée 2K chez Artus Films en coffret Digipack Blu Ray + DVD qui rend honneur au format Scope du film

-  Quelques longueurs dans le bunker !

La voix de son maître

 

Ne vous fiez surtout pas au titre accrocheur, ressemblant à la cohorte de titres de mauvais cinéma SF et indigne de ce film presque intimiste. Cette oeuvre, impossible à produire de nos jours par de grands studios, traite du thème de la survivance post-apocalyptique : ici l'holocauste nucléaire - raconté avec une pointe d'ironie par le chien Blood. La première partie du film est un road movie empruntant largement au western et qui a certainement servi de base aux futurs Mad Max de George Miller.

 

Loin d'être un pensum, le film procède par dialogues successifs entre un survivant et son chien doué de télépathie. Au fil des relations entre les deux êtres, point de sensibilité ou de bons sentiments mais une justesse de ton et un humour qui innove le plus souvent dans les productions de ce genre. La voix américaine du film a été choisie après un casting de plus de 500 voix, c'est finalement Tim McIntire qui fut choisi. 

 

Pas spectaculaire pour deux sous mais bigrement efficace, ce film a également le mérite de traiter d'un sujet particulièrement rare dans le cinéma S-F : les besoins naturels et primaires humains comme la nourriture ou le sexe. Le rebondissement final vaut, à lui seul, une vision du film.

HORS-CHAMP*

D'après une nouvelle d'Harlan Ellison

 

Aux antipodes de Mad Max, A boy and his dog, titre anglais que l'on préfèrera à Apocalypse 2024, est la première réalisation de L.Q. Jones, acteur jusqu'alors dévoué aux seconds rôles que lui confiait Sam Peckinpah.

 

L.Q.Jones créa, à la fin des années 60, une petite compagnie de production de film de science-fiction de série B. Il produisit notamment Brotherhood of Satan de Bernard McEvvety. Harlan Ellison est l'auteur du roman dont est tiré le film. Cet écrivain américain né en 1934 est fort méconnu en France. Il se définit lui-même comme "un croisement entre Zorro et Jiminy Cricket", c'est dire la personnalité complexe du personnage !

 

Surtout célèbre à la fin des années 60 après la parution de son roman "Dangereuses visions" (1967), l'auteur possède différentes facettes lui permettant d'être aussi bien écrivain que scénariste de télévision. Il a collaboré à la nouvelle série de "Au-delà du réel - l'aventure continue" (1995) , Star Trek (1966), Au-delà du réel (1963) pour ne citer que des séries S-F.

 

Harlan Ellison a également été consultant sur les séries Babylon 5 et Twilight Zone (La quatrième dimension - 1985).

 

Dangereuses Visions (1967) est une anthologie réunissant 33 nouvelles des auteurs les plus connus du moment. Chaque nouvelle était précédé d'une introduction signé Ellison apportant une mine de renseignements sur l'auteur. Le tout était clos par une post-face de l'auteur lui-même présentant son oeuvre. La recette ayant du succès plusieurs ouvrages Dangereuses visions se succédèrent...

 

Lors d'une convention de science-fiction, le film a été projeté en avant-première avec la présence de l'écrivain  Harlan Ellison. Lorsqu'il est monté sur scène et a sollicité des commentaires du public, les plus fréquentes remarques portaient sur la partie du film se déroulant dans "The Underground" était vraiment lente, une façon polie de dire "ennuyeuse. Ellison s'est montré très défensif à ce sujet et a répondu que l'Underground était un endroit ennuyeux et abrutissant et que le film avait pour but de le transmettre ce sentiment.

Fallout

 

Apocalypse 2024 est l'un des nombreux films post-apocalyptiques qui ont fortement influencé la série de jeux vidéo "Fallout", acclamée par la critique, qui a débuté avec Fallout : A Post-Nuclear Role-Playing Game (1997). Un événement récurrent tout au long de la série est d'avoir un compagnon canin nommé Dogmeat, que Vic a appelé Blood en guise d'insulte. De même, les civilisations souterraines existent dans la série Fallout - comme dans ce film - sous la forme de ce qu'ils appellent des "Vaults".

Le Phoenix

 

Quant au terrain vague qu'habitent Blood et Vic, il est censé représenter les ruines dévastées de Phoenix en Arizona. Il s'agit peut-être d'un trait d'humour :  les survivants ayant "renoué avec les cendres" comme le mythe du Phœnix, oiseau légendaire, doué d'une grande longévité et caractérisé par son pouvoir de renaître après s'être consumé dans les flammes. Il symbolise ainsi les cycles de mort et de résurrection.

Source d'inspiration

 

Le film est la source d'inspiration de la franchise australienne de films d'action dystopiques "Mad Max" de George Miller.

La bande-annonce a été réalisée dans le même style que celle du film Orange mécanique (1971) de Stanley Kubrick.

 

Version alternative

 

Selon le commentaire du Blu-ray de l'édition US, le prologue avec les champignons atomiques et texte explicatif, soit la première minute et demie environ a été ajouté pour la réédition de 1982 afin d'expliquer le monde du film. Une suite fut envisagée mais le projet n'abouti pas.

 

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PHOTOS

© 2021 Artus Film.

AFFICHES


GENERIQUE

Apocalypse 2024 (A Boy and his dog), 1974, L.Q.Jones, Etats-Unis. Couleur. Son : Mono. Format : 2.35.

Autre titre : Psycho Boy and His Killer Dog (1975).

Durée : 1h31.

Réalisateur : L.Q. Jones .

Société de production : LQ/JAF .

Distributeurs : Aquarius Releasing Inc., Front Row Entertainment (video), Image Entertainment Inc., LQ Jaf, Media Home Entertainment, Soph-Can Entertainment, Carrere Video Distribution.

Scénario : L.Q. Jones d'après une histoire de Harlan Ellison.

Producteurs : L.Q. Jones, Alvy Moore.

Producteur associé : Tom Connors.

Directeur de la photo : John Arthur Morrill.

Montage : Scott Conrad.

Création des décors : Ray Boyle.

Maquillage : Wes Dawn.

Son : James Contrares.

Effets spéciaux : Frank Rowe.

Musique : Tim McIntire, Jaime Mendoza-Nava.

Interprètes : Don Johnson (Vic), Susanne Benton (Quilla June Holmes), Jason Robards (Lou Craddock), Tim McIntire (la voix de Blood), Alvy Moore (le docteur Moore), Helene Winston (Mez Smith), Charles McGraw (Preacher), Hal Baylor (Michael), Ron Feinberg (Fellini), Mike Rupert (Gery), Don Carter (Ken), Michael Hershman (Richard), L.Q. Jones (un acteur dans un film porno)...

Date de sortie française :  21 Avril 1976.

Budget estimé :  400 000$. 



PLUS SUR APOCALYPSE 2024

 

  • Artus Films : Apocalypse 2024
  • Coffret digipack Blu Ray + DVD 2 disques / DVD - PAL - Zone 2 / BD - Zone B
  • Master 2K - Version intégrale - Edition limitée 1000 exemplaires
  • En suppléments : Anticipation 2024 (23'58"), passionnante présentation du film par Christian Lucas et Stéphane Derderian qui revient sur la construction du film, les thèmes évoqués, la science-fiction "pessimiste" qui a parcouru le cinéma dans les années 60 et 70, un entretien passionné et passionnant entre L.Q. Jones et Harlan Ellison (51'03"), diaporama d’affiches et de photos et film-annonce original.
  • Très belle édition Digipack en DVD/Blu-Ray glissé dans un fourreau; avec une restauration bluffante du film en 2K, redonnant la vivacité de la photographie d'origine.  

   

 

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