L’astronaute Roy McBride s’aventure jusqu’aux confins du système solaire à la recherche de son père disparu et pour résoudre un mystère qui menace la survie de notre planète. Lors de son voyage, il sera confronté à des révélations mettant en cause la nature même de l’existence humaine, et notre place dans l’univers.
POINTS POSITIFS ET NEGATIFS
+ Une odyssée immersive dans le système solaire avec Brad Pitt aux commandes
+ Même aux confins du système solaire, les rapports humains restent notre moteur existentiel !
+ Déjà un classique du cinéma S-F
- Côté négatif, le vide sidéral!
Cette odyssée immersive dans le système solaire signée James Gray est un film unique, qui touche au sublime. A la fois fresque intimiste à trois personnages (le héros, la femme, le père) et opéra cosmique, le film se contemple et suit la quête intérieure de cet astronaute blindé dans son scaphandre et dans ses difficultés à établir des relations humaines, porté par une ambition ultime et empreinte de solitude.
Même aux confins du système solaire, ce sont les rapports humains qui régissent nos vies. Le dernier check-up psychologique du héros monomythe incarné par Brad Pitt clos ce voyage au long cours qui restera dans les mémoires cinématographiques.
Ad Astra est né sous l'égide du peu prolifique réalisateur James Gray, 10 films en 30 ans dont The lost City of Z qui date de 2016. Il signe également le scénario avec un associé de longue date Ethan Gross (scénariste de la série Fringe). Côté casting, on retrouve entourant Brad Pitt : Tommy
Lee Jones, Ruth Negga, nommée pour Loving, Liv Tyler (la trilogie du Seigneur des Anneaux, et Donald Sutherland (Hunger Games).
Par des sentiers ardus jusqu'aux étoiles
Ad astra raconte l'odyssée du commandant Roy MacBride qui, dans un futur proche, dirige une équipe chargée de construire une antenne géante destinée à découvrir de potentielles vies extra-terrestre. Mais une soudaine surcharge électrique détruit la station d’observation, lui coûtant presque la vie. Cet incident n'est en fait que l'un des nombreux ravages causés sur Terre du fait de ces surcharges électriques, conséquences d'explosions radioactives. Les services secrets américains pensent que ces explosions sont dues à des rayons cosmiques provenant de Neptune, pouvant être causées par une ancienne expédition spatiale qui a mystérieusement disparue dans l'espace seize ans après son lancement : le projet Lima.
Le co-scénariste et réalisateur James Gray explique : "L'idée du projet LIma était qu'en étant suffisamment éloignés du Soleil, son champ magnétique ne pouvait pas altérer les instruments et équipements. Les scientifiques pouvaient étudier avec la plus grande exactitude l'espace et les différentes planètes, dans le but de découvrir des signes de vie intelligente."
La genèse d'Ad Astra
James Gray se dit avoir été inspiré par Enrico Fermi, lauréat du Prix Nobel de Physique en 1938, dont les recherches ont servi de bases à l'utilisation d l'énergie nucléaire. Fermi pensait, à l'époque, que le quart du sud-ouest des Etats-Unis avait 90% de chances d'être détruit lors de la première fission nucléaire. "Personne ne savait si la réaction prendrait fin", explique James Gray, "J'ai trouvé cela trés inquiétant et je me suis demandé : que se passerait-il si vous vous retrouviez perdu seul dans l'espace, avec rien à perdre? Il n'y a pas de limite lorsqu'on expérimente.
J'ai alors pensé au livre de Joseph Conrad, Au coeur des ténèbres (Au cœur des ténèbres relate le voyage de Charles Marlow, un jeune officier de la marine marchande britannique, qui remonte le cours d'un fleuve au cœur de l'Afrique noire. ... L'auteur décrit l'expérience de Marlow comme un voyage au sein des aspects les plus ténébreux du monde) et au film Apocalypse Now. L'idée est venue avec l'envie de développer l'atmosphère des missions Apollo et Mercury."
Le co-scénariste Ethan Gross explique : "Nous voulions que le personnage vive un voyage initiatique. Tout comme 2001, L'Odyssée de l'espace (1968), fortement imprégné de l'Odyssée d'Homère et Apocalypse Now qui adhère totalement au concept du voyage du héros de Joseph Campbell décrit dans son livre Le Héros aux mille visages .
"Il y a énormément de trés bons films de science-fiction, mais y en a-t-il beaucoup qui sont émouvants?", ajoute James Gray. "J'avais envie de proposer quelque chose à l'opposé de ce que l'on trouve généralement, ces films positifs dans lesquels l'humain découvre des vies extra-terrestre, l'existence d'une vie intelligente bienveillante. Avec Ad Astra, j'ai voulu élaborer le contraire, et poser à voix haute la question " et si, en fait, il n'y avait rien ? et si ce n'était qu'un grand vide là haut ?"
"J'étais aussi soucieux d'explorer l'idée que, en tant qu'êtres humains, nous ne sommes pas faits pour aller dans l'espace. J'avais lu cette citation d'Arthur C.Clarke -Deux possibilités existent : soit nous sommes seuls dans l'univers, soit nous ne le sommes pas. Les deux hypothèses sont tout aussi effrayantes- en y réfléchissant, je crois bien ne jamais avoir vu un film qui présentait l'hypothèse que nous sommes seuls. Du coup, j'ai pensé développer cette idée, avec ce personnage qui fait des expériences dangereuses au coeur de l'espace, et l'histoire à commencé à prendre forme."
Ethan Gross précise : "Ce film ne parle pas du futur, mais d'un futur potentiel. Ce ne film n'est pas une prédiction, il raconte juste ce qui pourrait se passer si l'exploration spatiale continue et que nous parvenions à coloniser la Lune, Mars et plus loin encore."
Ad Astra a connu une longue période de préparation, processus habituel avec James Gray. En fait, c'est entre la production de "Two Lovers" (2008) et "The Immigrant" (2012) que James Gray et Ethan Gross ont commencé à parler d'un potentiel scénario se déroulant dans l'espace. En 2016, lorsque le financement du film et la distribution sont définitivement assurés par Twentieth Century Fox et Bona Film Group, le script est finalisé; la participation de Brad Pitt à la production et au casting du film ont finalisé le projet.
Un film d'experts
La production s'est immédiatement tournée vers les experts de la NASA ainsi que diverses agences spatiales pour apporter toute la crédibilité nécessaire. Garrett Reisman, un astronaute qui a effectué deux missions à bord de la station internationale (ISS) en 2008 et 2010, a été l'une des sources d'information pour le réalisateur, en termes de voyages dans l'espace. L'ingénieur en aéronautique Robert Yowell, qui a participé durant 30 ans au programme spatial de la NASA, a également épaulé le réalisateur : "James Gray souhaitait autant de réalisme que possible notamment dans les aspects relatifs à la physique. J'ai annoté le scénario avec quelques suggestions. Il me demandait : est-il possible tirer un coup de feu sur la Lune ? La réponse est oui, un revolver standard fonctionnerait sur la Lune ou à quoi ressemblerait le sang en absence de gravité?"
Lors de la phase de pré-production, le réalisateur a même organisé un dîner d'astronautes conviant divers experts de la NASA et des sociétés JPL (Jet Propulsion Laboratory) et Space X.
Décors spatiaux
Le directeur artistique Kevin Thompson a ancré toutes ses conceptions sur des éléments tangibles dont le Skylab et l'ISS, ainsi que l'intérieur des navettes spatiales dans l'intention de les faire évoluer, toujours selon l'idée de futur vraisemblable. Il déclare :"James était attaché à tous les détails de l'ISS et à la vie de ces gens coincés dans des espaces confinés, tendant à la claustrophobie. L'aspect humain prévalait à ses yeux. Il était opposé à la vision futuriste d'un vaisseau de croisière imaginaire... Il comprenait le sentiment de solitude de l'homme hors de son vaisseau, sa taille infime au regard de la galaxie."
"Il a fallu construire des décors en double car le réalisateur avait besoin d'une version verticale et d'une version horizontale. Par moment, Brad Pitt était accroché à un harnais à 9 mètres du sol et la caméra le suivait en contre-plongée, le laissant apparaître en suspension" déclare James Gray.
Pour un film "spatial", Ad Astra utilise trés peu de fonds vert et d'images générées par ordinateur (CGI). Tous les moniteurs, les cockpits sont concrets pour répondre à l'esthétique voulue par le réalisateur. Contrairement aux scènes extérieures comme la station martienne inspirée d'une plate-forme scientifique actuelle de l'Antarctique.
Pour la plupart des décors, la production a choisi de tourner en milieux naturels à proximité de Los Angeles. Kevin Thompson, Hoyte Van Hoytema ont arpenté des kilomètres pour trouver l’environnement répondant à la vision du réalisateur. Parmi les sites de tournage, ils on ainsi déniché un ancien centre commercial dans lequel se trouvait une ancienne ligne de métro avec un tunnel pouvant servir de sous-sol sur Mars et figurer le tunnel emprunté par Roy pour se faufiler dans le Cepheus.
Une ancienne imprimerie du Los Angeles Times à Orange County tient lieu de rampe de lancement pour le voyage dans la Lune. Quant à l'attaque des pirates dur la Lune, elle a lieu à Dumont Dunes dans le désert Mojave.
Equipe de tournage.
Ad Astra est la première collaboration entre Brad Pitt et James Gray. Ils avaient prévu de travailler ensemble sur The Lost City of Z (2016), mais Pitt avait abandonné le projet en raison de conflits de planning de tournage. Il est resté dans le film en tant que producteur exécutif.
Le film réunit Donald Sutherland, Tommy Lee Jones et Loren Dean qui ont déjà joué dans Space Cowboys (2000) de Clint Eastwood.
Le compositeur Max Richter a également réalisé la musique de Premier Contact de Denis Villeneuve, primé aux Oscars 2017.
Ad Astra (id.), 2019, James Gray, Etats-Unis/ Chine / Brésil
Son : SDDS, Dolby Atmos, DTS (DTS: X), IMAX 6-Track, Auro 11.1, Datasat, 12-Track Digital Sound (IMAX version), Dolby Surround 7.1.
Format d'image : 2.39.
Réalisateur : James Gray.
Assistant réalisateur : Christina Fong, Dan Bradley.
Durée : 2h03.
Productions : New Regency Pictures, Bona Film Group, Keep Your Head, MadRiver Pictures, Plan B Entertainment, RT Features, Regency Enterprises, Twentieth Century Fox.
Distribution : 20th Century Fox (France).
Producteurs : Dede Gardner, James Gray, Anthony Katagas, Jeremy Kleiner, Arnon Milchan, Yariv Milchan, Brad Pitt, Rodrigo Teixeira, Doug Torres (co-producteur).
Producteurs exécutifs : Marc Butan, Jeffrey Chan, Paul Conway, Sophie Mas, Anthony Mosawi, Lourenço Sant' Anna, Michael Schaefer, Dong Yu.
Scénario : James Gray et Ethan Gross.
Effets spéciaux (sociétés) : Moving Picture Company (MPC), Method Studios
Mr. X, Weta Digital, Brainstorm Digital, Capital T, Territory Studio, Halon Entertainment, Industrial Light & Magic (ILM), Lidar Guys, Lola Visual Effects, Shade VFX, Soho VFX.
Directeur de la photographie : Hoyte Van Hoytema.
Montage : John Axelrad, Lee Haugen.
Décorateurs de production : Kevin Thompson.
Direction artistique : Kevin Constant, Christa Munro (superviseur), Alison Sadler, David Scott, Gary Warshaw.
Décorateur plateau : Karen O'Hara.
Maquillages :
Costumes : Albert Wolsky.
Casting : Douglas Aibel.
Musique : Max Richter.
Interprètes : Brad Pitt (Roy McBride), Tommy Lee Jones (H. Clifford McBride), Ruth Negga (Helen Lantos), Donald Sutherland (Thomas Pruitt), Kimberly Elise (Lorraine Deavers), Loren Dean (Donald Stanford), Donnie Keshawarz (Capitaine Lawrence Tanner), Sean Blakemore (Willie Levant), Bobby Nish (Franklin Yoshida), LisaGay Hamilton ( Adjudant General Vogel), John Finn (Brigadier General Stroud), John Ortiz (Lieutenant General Rivas), Freda Foh Shen (Capitaine Lu), Kayla Adams (Hotesse de l'air), Ravi Kapoor (Arjun Dhariwal), Liv Tyler (Eve)...
Date de sortie USA : 20 Septembre 2019.
Date de sortie française : 18 Septembre 2019.
Budget : 87M$.
*Le hors-champ est la partie de la scène qui n'apparaît pas dans un plan d'un film parce qu'elle n'est pas interceptée par le champ de l'optique de la caméra que ce champ soit invariable (plan fixe), ou variable (plan où la caméra effectue un mouvement (panoramique et/ou travelling) et/ou un zoom).
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