En l'an 2004, l'homme est capable de voyager dans le temps, générant une nouvelle race de criminels spéculateurs. Pour les contrer, les Etats-Unis ont donc crée une unité d'élite chargée de contrôler tout déplacement temporel.
Max Walker, officier de cette agence de sécurité qui réglemente les voyages dans le temps, reçoit pour mission de ramener un déserteur temporel mais il devra aussi se protéger d'un politicien véreux qui a l'intention de changer le passé pour mieux contrôler l'avenir...
POINTS POSITIFS ET NEGATIFS
+ Un retour vers le futur dans les années 90, au sommet de la gloire de Jean-Claude Van Damme par le réalisateur Peter Hyams
- Des effets spéciaux parfois cheap
Dans les années 90, Hollywood carburait encore aux gros concepts high-tech et aux muscles huilés. Timecop coche toutes les cases du divertissement SF de l’époque : un pitch béton (un flic chargé de surveiller le continuum espace-temps), une star d’action au sommet (Jean-Claude Van Damme) et un réalisateur chevronné, Peter Hyams, artisan régulier du fantastique ou de la SF(Capricorn One, Outland, 2010).
Hyams sait filmer la science-fiction sans la transformer en cirque lumineux : ses décors sont industriels, ses gadgets crédibles, et ses paradoxes temporels plutôt bien ficelés. On s’amuse des boucles où Van Damme se retrouve à croiser son double, on savoure les petites variations entre passé et futur, et l’on se surprend même à réfléchir -deux secondes- sur le danger de manipuler l’Histoire à coups d’arrêts sur image. C’est carré, efficace, jamais ridicule.
Van Damme, lui, fait ce qu’il sait faire : jouer du regard mélancolique et du high kick. Mais dans Timecop, il se glisse dans une peau un peu plus dramatique : celle d’un veuf hanté par la mort de sa femme. Entre deux tatanes dans la mâchoire et un split improbable sur un plan de cuisine (scène culte), il prouve qu’il peut porter autre chose que de la testostérone en transe. Pas du Shakespeare bien sûr, mais une sincérité brute qui colle bien au rôle.
Certes, le film ne va pas gratter bien profond sur les implications métaphysiques du voyage temporel. Mais à l’inverse, il ne se contente pas non plus de jouer la carte du gadget : la scène finale, où le héros confronte deux versions du même antagoniste, illustre parfaitement la logique implacable des paradoxes. Pas besoin de multivers ou de théories fumeuses : ici, un corps ne peut pas occuper deux places dans la même timeline… et Hyams nous offre un final jubilatoire mais aux effets spéciaux un peu cheap (la bouse finale au sol est hideuse).
Revu aujourd’hui, Timecop reste un bijou de SF pop-corn des années 90 : fun, nerveux, porté par la rigueur visuelle d’un réalisateur qui avait déjà roulé sa bosse dans le genre, et par un Jean-Claude Van Damme qui prouve qu’il pouvait, à sa manière, être autre chose qu’un simple marchand de coups de pied retournés. Un vrai plaisir coupable… ou presque pas coupable, en fait.
Timecop #1 et #2, le comics, et l'affiche teaser du film.
A l'origine, un comics
Timecop est basé sur la série de bandes dessinées éponyme sortie chez Dark Horse en aout 1992. Le comics raconte l'histoire de Max Walker, agent d’une unité gouvernementale chargée de surveiller les voyages temporels afin d’empêcher leur utilisation à des fins criminelles. Dans le comics originel, Walker enquête sur un sénateur corrompu qui tente d’utiliser la technologie temporelle pour s’enrichir et manipuler le pouvoir politique. L’intrigue mélange action, science-fiction et paradoxe temporel, avec une atmosphère sombre typique de Dark Horse.
Le film Timecop (1994) reprend le concept central et le personnage de Max Walker (sans les lunettes), mais l’intrigue a été élargie et modifiée pour le cinéma. C'est Mark Verheiden, déjà auteur du comic, qui a co-écrit le scénario du film avec Mike Richardson (fondateur de Dark Horse Comics), assurant une certaine continuité. Après le succès du film, d’autres déclinaisons ont suivi : une série télévisée éponyme d'une saison de 9 épisodes (1997) diffusée aux USA sur ABC, inédite en France, des novélisations, une suite sortie directement en vidéo Timecop 2 - La décision de Berlin (2003), avec Jason Scott Lee et Thomas Ian Griffith, des suites en comics et même un jeu vidéo développé pour la Super Nintendo !
JCVD
Jean-Claude Vandamme (JCVD pour les fans), tête d'affiche de Timecop, était en 1994 l'une des figures montantes du cinéma hollywoodien. Au début des années 90, il devient une star populaire du cinéma d'action en enchainant les films à succès : Cyborg (1989) d'Albert Pyun , Kickboxer (1989) de Mark DiSalle, Full Contact (1990) de Sheldon Lettich, Coups pour coups (1990) de Deran Sarafian, Double Impact (1991), Universal Soldier (1992), Cavale sans issue (1994) de Robert Harmon, Chasse à l'homme (1993) de John Woo… L'acteur est au sommet de sa gloire et surtout bankable pour les producteurs !
Timecop sera le premier film de JCVD à générer 100 millions de dollars de recettes mondiales, et devient son film le plus rentable à ce jour. Malheureusement c'est aussi le début de sa chute. Devenu accroc à l'alcool et à la cocaïne, il refuse un contrat de trois films avec Universal et exigeant une augmentation de 50 % de son salaire de 8 millions de dollars pour Street Fighter : L'Ultime Combat (1994), soit le même salaire que celui de Jim Carrey à l'époque. Ses rôles et les succès sont peu à peu moins pertinents et au succès box office mitigé comme Mort Subite (1995) à nouveau réalisé par Peter Hyams ou Risque Maximum (1996) de Ringo Lam.
Tournage
Peter Hyams est un réamisateur reconnu au début des années 90. Il a réalisé plusieurs films marquants comme le thriller conspirationniste Capricorn One (1977) dont il est aussi le scénariste, le thriller de science-fiction Outland, loin de la terre (1981) avec Sean Connery, et un autre film de science-fiction : 2010 : L'Année du premier contact (1984), une suite à 2001 : L'Odyssée de l'espace de Stanley Kubrick.
Pour Timecop, sa solide expérience dans la science-fiction sérieuse et visuelle, pousse Universal à lui proposer la réalisation.
Hyams accepte à condition d’avoir un contrôle important sur la photographie car il est aussi chef opérateur sur ses films. Il veut donner une atmosphère sombre et crédible, plus proche du polar futuriste que de la BD colorée. En interview, il a expliqué qu’il n’était pas spécialement fan de comics mais qu’il voyait dans Timecop "...un mélange intéressant de film noir, action et SF, et qu’il était intrigué par l’idée du voyage temporel traité comme une affaire policière".
La majorité du film est tournée au Canada à Vancouver entre le 12 septembre 1993 et le 13 décembre 1993 . D'autres scènes sont tournées en Californie à Santa Ana, notamment les séquences de lancement du voyage dans le temps et les prises de vue en extérieur dans le centre commercial où l'on voit Jean-Claude Van Damme et Mia Sara.
Pour les scènes où Van Damme et Silver sont dans leurs voitures, les acteurs ont été filmés sur fond bleu. Les arrière-plans de la Maison-Blanche et de DC ont été ajoutés par la suite numériquement en postproduction.
Van Damme jeune et vieux
Dans Timecop, l'acteur a en fait deux rôles : il incarne le jeune agent et le même personnage âgé de 10 ans de plus. Le film joue ainsi sur un paradoxe temporel traditionnel : la règle que deux versions d’une même personne ne doivent pas se toucher sinon elles fusionnent de façon mortelle…
La version âgée de Walker porte les cheveux longs qui étaient des extensions. La vraie coiffure de Van Damme est celle dans les scènes où il joue le jeune Walker de 1994, chez lui et dans le centre commercial où il rencontre Mia Sara...
Placement de produits
Plusieurs publicités assumées se cachent dans le film, on voit notamment une bannière dans la galerie marchande vantant le nouveau modèle Nissan de 1994. Même la montre-bracelet futuriste de Max est un modèle Casio DW-400, sorti à l'époque.
Moins visible, lorsque Van Damme et Gloria Reuben embarquent dans la navette temporelle, l'acteur ouvre un chewing-gum pour "éviter de s'avaler la langue" et le colle ensuite sur le tableau de bord. Il s'agit d'une publicité cachée pour le chewing-gum noir caféiné Black Black commercialisé au Japon et pour lequel l'acteur a fait plusieurs spots publicitaires comme sur la vidéo ci-dessous.
Version alternative
Lorsqu'il est sorti dans les salles australiennes, Timecop a été initialement censuré afin d'obtenir une classification M plus viable commercialement pour sa sortie en salles en Australie (film déconseillé aux personnes de moins de 12 ans). La scène de sexe -soft- entre Van Damme et Mia Sara a été légèrement écourtée, et la confrontation finale entre Van Damme et l'un des hommes de main de Ron Silver, où Van Damme assène des coups de pistolet répétés au méchant, a été limitée à un seul coup. Ultérieurement, ces coupes ont été restaurées pour la sortie en VHS et DVD en Australie.
Voici trois moments emblématiques du film Timecop (attention spoilers) :
© Tous droits réservés © Getty Images
Timecop (id.), Peter Hyams, 1994, Japon / Etats-Unis.
Autres titres : Le flic du temps (Canada).
Son : DTS, Dolby Digital. Format d'image : 2.35
Réalisateur : Peter Hyams. Durée : 1h39.
Productions : Largo Entertainment, JVC Entertainment Networks,
Signature Pictures, Renaissance Pictures, Dark Horse Entertainment, Largo International N.V..
Distribution France : United International Pictures (UIP).
Producteur : Moshe Diamant, Sam Raimi, Rob Tapert.
Co-producteur : Todd Moyer.
Producteur exécutif : Mike Richardson.
Producteurs associés : Richard G. Murphy, Mark Scoon.
Producteurs délégués : David A. Shepherd.
Scénario : Mike Richardson, Mark Verheiden d'après leurs personnage de Dark Horse Comics.
Effets spéciaux (sociétés) :
Directeur de la photographie : Peter Hyams.
Montage : Steven Kemper.
Chef décorateur : Philip Harrison.
Direction artistique : Richard Hudolin.
Décorateur plateau : Annmarie Corbett, Rose Marie McSherry.
Musique : Mark Isham.
Costumes : Daniel J. Lester.
Maquillages : Zoltan Elek, Julie McHaffie, Margaret Solomon.
Casting : Penny Perry.
Interprètes : Jean-Claude Van Damme (Walker), Mia Sara (Melissa Walker), Ron Silver (Senateur Aaron McComb), Bruce McGill (Commandeur Eugene Matuzak), Gloria Reuben (Agent Sarah Fielding), Scott Bellis (Ricky), Jason Schombing (Agent Lyle Atwood), Scott Lawrence (George Spota), Kenneth Welsh (Senateur Utley), Brent Woolsey (Tireur), Brad Loree (Reyes), Shane Kelly (Rollers), Richard Faraci (Cole), Steven Lambert (Lansing), Kevin McNulty (Jack Parker)…
Date de sortie française : 30 Novembre 1994.
Date de sortie USA : 16 Septembre 1994.
Date de l'édition Blu-Ray/DVD : 16 Septembre 2025
Budget estimé : 27M$
Recettes mondiales : 101M$
ESC Films propose pas moins de quatre éditions de Timecop à partir du 17 Septembre 2025.
- 4K Ultra HD + Blu-ray en édition limitée (2 disques) dans un boitier UHD-66 Digipack 3 volets et un Blu-Ray BD-50, contenant : le 4K Ultra HD du film, le Blu-ray du film, l’affiche du film,
- 4K UHD en édition Collector limitée à 1500 exemplaires ESC VHS-BOX - 4K Ultra HD + Blu-ray + DVD + Goodies (visuel n°1 - Affiche du film) contenant 3 disques : le 4K Ultra HD du film, le Blu-ray du film, le DVD du film, en suppléments : l’affiche du film, le magazine K.O. Mag édition spéciale Timecop, 5 photos du films, 5 photos d’exploitation et le patch TEC!-
Les visuels de 4K UHD en édition Collector limitée à 1500 exemplaires ESC VHS-BOX
- 4K UHD Édition Collector limitée à 500 exemplaires ESC VHS-BOX - 4K Ultra HD + Blu-ray + DVD + Goodies (visuel n°2 - Inédit) au contenu identique à la première édition Collector 1500 exemplaires. Seul le visuel est différent : ici une affiche inédite.
Les visuels de 4K UHD en édition Collector limitée à 500 exemplaires ESC VHS-BOX avec affiche inédite
Le film n'avait l'objet que d'une seule édition en mars 2001, un an après sa sortie en salles françaises. Les images de cette édition sont tirées de la pellicule 35 mm originelle avec
un grain peu prononcé. La restitution sur le support Blu-Ray testé est parfaite, les scènes nocturnes avec explosion de la maison par exemple sont parfaitement restituées.
Coté audio, trois pistes sont présentes : en VF 5.1. (avec plus de relief et de profondeur que la V.O.), la version originale en anglais également en 5.1 sous-titrée en français, et une
piste 2.0 en VO. sous titrée.
🎙️Pour la VF, Jean-Claude Van Damme est doublé par Daniel Beretta, qui est sa voix attitrée dans la majorité de ses films depuis la fin des années 80. Daniel Beretta est aussi connu pour être la voix française régulière d’Arnold Schwarzenegger, mais il a longtemps accompagné Van Damme dans des films comme Universal Soldier, Street Fighter...
Menu du Blu-Ray et Photo Entretien croisé - © Tous droits réservés
Belle idée de reproduire le format d'une VHS au boîtier vieilli pour le packaging des deux éditions limitées : l''ensemble, avec tous les goodies est magnifique, et ravira certainement les fans de Van Damme et les nostalgiques des vidéo-clubs d'antan.
Les Bonus présents sur les deux éditions limitées :
- Van Damme - Le Poing sur sa carrière, partie 10 : Traffic Mortel, JCVD, Universal Soldier 3 par Arthur Cauras (26'22") : le réalisateur et scénariste français Arthur Cauras présente trois films de la carrière de JCVD notamment Universal Soldier 3 (un film à redécouvrir).
- Entretien croisé entre David Da Silva et Arthur Cauras (37'19") : interview de David Da Silva, l'auteur de Jean-Claude Van Damme et ses doubles (2022) publié chez Omaké books. L'auteur revient sur la carrière de JCVD, avec extraits de film.
- 😊 Peter Hyams par Alexandre Jousse (23'09") : le scénariste et réalisateur Alexandre Jousse parcoure la carrière du réalisateur Peter Hyams. Passionnant bonus qui évoque les films majeurs de Hyams comme Capricorn One et Outland qui utilisera les effets spéciaux conçus par le directeur de la photographie français Henri Alekan, inventeur en 1954, avec Georges Gérard, d'un procédé breveté de projection frontale sur écran destiné aux effets spéciaux par transparence, dénommé Transflex (expliqué dans ce bonus).
- Bande-annonce d'origine (2'01").
Extraits des suppléments - © Tous droits réservés
Pour finir :
- DVD Edition 1 disque dans un boîtier DVD-9 Keep Case contenant uniquement le documentaire d'Arthur Cauras et la bande annonce d'époque.
*Le hors-champ est la partie de la scène qui n'apparaît pas dans un plan d'un film parce qu'elle n'est pas interceptée par le champ de l'optique de la caméra que ce champ soit invariable (plan fixe), ou variable (plan où la caméra effectue un mouvement (panoramique et/ou travelling) et/ou un zoom).
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