KOMODO (1999)

L'histoire

Un jeune garçon, Patrick, assiste impuissant à la mort brutale de ses parents, attaqués par d’énormes varans de Komodo sur une île isolée. Traumatisé, il revient des années plus tard avec sa psychiatre pour affronter ses peurs. Mais l’île cache toujours une population de reptiles géants, rendus agressifs par des déchets toxiques. Coincés avec quelques survivants, ils doivent lutter pour survivre face à ces prédateurs implacables, dans un survival horrifique où le passé ressurgit avec les crocs bien acérés.


L'AVIS DE SF-STORY***

POINTS POSITIFS ET NEGATIFS

+  Par les producteurs de Peur bleue… par le scénariste d'Anaconda… par le superviseur des effets spéciaux de Jurassic Park… cela donne une série B qui sent bon la naphtaline de vidéo-club !

+ Des effets spéciaux animatroniques et CGI réussis.

- Pas suffisamment d'humour ou de second degré, des situations déjà vues ! 

HORS-CHAMP*

Comme un cassette VHS sortie du grenier

 

Patrick (incarné par Kevin Zegers que l'on reverra dans The Mortal Instruments : La Cité des ténèbres d'Harald Zwart et The Colony de Jeff Renfroe) est un adolescent, traumatisé après avoir vu ses parents attaqués par une créature. Quelques mois plis tard, il retourne sur l'île maudite avec la psychologue Dr. Victoria Juno (Jill Hennessy), bien décidés à combattre le mal par le mal.

Là, ils découvrent qu'une population de dragons de Komodo géants menace la vie humaine sur place avec le lot de suspense, de morts et de confrontations sanglantes qui s'en suit!

Sorti en catimini à la fin des années 90 (je me souviens bien de la cassette sur l'étagère de mon vidéo-club préféré!), Komodo appartient à cette étrange galaxie de creature features qui ont tenté de surfer sur la vague ouverte par Jurassic Park et dont Michael Lantieri fut le superviseur VFX. Mais là où Spielberg conjuguait émerveillement et terreur, Lantieri se contente d’un décor de carte postale, de quelques reptiles numériques agressifs et d’un scénario qui sent bon la naphtaline du vidéoclub, comme une vieille VHS sortie du grenier, le film tient autant du drame psychologique que du survival animalier, une version série B du Monde perdu.

Grand-mère, que vous avez de grandes dents!

Zoologie de vidéo-club

 

Dommage que Komodo ne choisisse jamais entre le portrait mélodramatique et le carnage reptilien. Résultat : des longueurs pesantes, une galerie de personnages caricaturaux, et un monstre qui, malgré quelques fulgurances, reste sous-exploité.

Côté bestioles, le film mise sur un mélange d’animatroniques et d’effets numériques. Les animatroniques réalisés par John Cox Creatures Workshop font leur effet même encore aujourd'hui : lourds, menaçants, presque "tangibles" et les CGI signés par les célèbres Tipett Studios sont crédibles avec des intégrations parfaitement réussies aidées par les nombreuses scènes nocturnes. 

Là où le film parvient à intriguer, c’est dans son ambiance. Une île isolée, moite, saturée de marécages, de ciels gris et de scènes pluvieuses, qui évoque parfois une atmosphère inattendue pour ce type de série B. On sent la tentative de créer une tension psychologique – le gamin traumatisé, les adultes névrosés, la peur comme héritage – mais tout cela se dilue dans une mise en scène trop sage accentuée par le format télé 1.78. Lantieri n’ose jamais pousser le délire dans la violence graphiqueet le gore assumé (beaucoup de scènes de massacres sont hors-champ).

"C'est privé ici, vous avez pas vu le panneau?"

Komodo est coincé entre deux mondes : trop sérieux pour être fun et ravir les aficionados, trop bancal pour être crédible. Un oddity attachant pour les amateurs de vidéoclub et de zoologie monstrueuse, mais une œuvre mineure qui n’a pas réussi à hisser ses lézards géants au rang d’icônes pop. On en retiendra surtout une curiosité, un jalon oublié du post-Jurassic où Hollywood cherchait désespérément son nouveau T-Rex.

Une série B hybride, qui ne décolle vraiment jamais mais qui reste plus intéressante comme succédané du Monde perdu que comme un vrai film de monstres abouti.

Les films reptiliens et aquatiques des années 90

 

La fin des années 90 fut un drôle de zoo pour le cinéma d’horreur/aventure. Hollywood (et ses sous-traitants) rêvaient de cloner le juteux Jurassic Park : des créatures géantes numériques, des mâchoires pleines d’écaille, des héros traumatisés… Mais rares sont ceux qui ont réussi à égaler Spielberg. Komodo de Michael Lantieri s’inscrit dans cette vague, coincé entre l’opportunisme commercial et une tentative maladroite d’atmosphère gothico-psychologique. D'autres l'avaient précédé comme :

- Anaconda (1997) est une série B qui s’assume deux ans avant Komodo, Luis Llosa lâchait un serpent géant, en mixant aussi CGI et animatronique, sur la belle Jennifer Lopez et Ice Cube. Ici, pas de drame existentiel : juste du fun pulp, des acteurs en roue libre (Jon Voight cabotine tant qu'il peut), et une unique créature frôlant le ridicule mais délicieusement excessive. Mais le film assume pleinement son kitsch, et c’est ce qui le rend encore regardable aujourd'hui.

- Lake Placid (1999) – la même année que Komodo, Steve Miner proposait un crocodile monstrueux hantant un lac du Maine. Là encore, la bestiole n’est pas révolutionnaire, mais le film se distingue par son ton sarcastique et son casting solide (Bridget Fonda, Bill Pullman, Oliver Platt). Résultat : un vrai plaisir de série B, drôle et gore à la fois.

Deep Blue Sea (1999) – Renny Harlin dynamitaite le genre avec ses requins surboostés en laboratoire. Ici, pas de psychologie étirée, mais un rollercoaster assumé : attaques brutales, twists, morts mémorables (Samuel L. Jackson). Deep Blue Sea a gagné son statut culte parce qu’il ose l’excès et le spectacle. 

Le retour de la vengeance des varans

 

Komodo a été diffusé aux Etats-Unis dans un nombre limité de salles à l'été 1999, puis fut exploité en VHS dès le mois novembre de la même année. Le film est sorti en salles en France le 19 janvier 2000, cumulant seulement 82 434 spectateurs des varans fous.

Surfant sur la lignée de cette série B, deux films utiliseront aussi des varans de Komodo géants : La Malédiction du Komodo (2004) signé Jim Wynorski et Komodo contre Cobra (2005) du même réalisateur, deux titres qui donnent déjà envie !

Véracité scientifique

 

Le varan de Komodo 'est la plus grande espèce vivante de lézards, avec une longueur moyenne de 2,60 m et une masse d'environ 80 à 90 kg. Comme il est expliqué dans le film la bave des varans de Komodo est un bouillon de culture bactérienne dont l'infection peut être mortelle en cas d'absence de soins urgents : soixante bactéries différentes dont beaucoup extrêmement pathogènes y ont été recensées, certaines étant résistantes à tout antibiotique et menant au bout de quelques heures soit à la nécessité  d'amputation soit à la mort. Véracité du propos également sur flair : les varans de Komodo peuvent détecter une proie blessée jusqu'à une dizaine de kilomètres de distance… Peu d'attaques sur les humains sont récencées mais 

les dragons de Komodo peuvent tuer. Le 4 juin 2007, un dragon de Komodo a attaqué un garçon de huit ans qui est mort des suites d'une hémorragie massive.


🎬 LES 3 SCENES CLES DU FILM

Voici trois moments clés du film Komodo (attention spoilers) : 

  1. Le massacre initial sur l’île (vers la ⌚12 ème minute)  : Le film s’ouvre sur une séquence traumatisante : un jeune garçon (Patrick) assiste, impuissant, à la mort violente de ses parents dévorés par les varans géants. Cette scène installe d’emblée le ton – mélange de drame psychologique et de survival horrifique – et justifie le trauma qui hantera l’enfant. C’est le « traumatisme originel » du récit.
  2. La deuxième attaque des Komodos (vers la 37 ème minute) : lorsque Patrick se perd  dans les hautes herbes et dans la moiteur de la mangrove, on découvre les varans en animatroniques plutôt réussis. Le film bascule vers le film de monstres plus classique, avec une montée en intensité.
  3. Le final dans la maison isolée (vers la ⌚72ème minute) : autour d'une une grande raffinerie abandonnée servant de refuge aux survivants, les Komodos encerclent le lieu, brisent les défenses, et forcent les personnages à affronter leurs peurs (et leurs prédateurs). Ce siège oppressant constitue le sommet horrifique du film, avec un mélange gore (soft)et de délivrance psychologique pour Patrick, qui doit surmonter son traumatisme.

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PHOTOS

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AFFICHES


GENERIQUE

Komodo (id.), Michael Lantieri, 1999, Australie/Etats-Unis.

Autres titres : NC.

Son : Dolby Digital. Format d'image : 1.78.

Réalisateur : Michael LantieriDurée : 1h26 (version française) / 1h30 (USA).

Productions Komodo Film Productions Pty. Ltd., Scanbox Asia Pacific Ltd.

Distribution France : SND Films.

Producteur : Tony Ludwig, Alan Riche.

Producteur exécutif : Devesh Chetty, Chris Davis, Cammie Morgan, Richard Vane.

Producteur délégué :  Tom Hoffie.

Co-producteur : Chris Brown, 

Scénario : Hans Bauer et Craig Mitchell.

Effets spéciaux (sociétés)

Directeur de la photographie : David Burr.

Montage : Michael Fallavollita.

Chef décorateur : George Liddle.

Direction artistique : NC.

Décorateur plateau : NC.

Musique : John Debney.

Costumes : NC.

Maquillages : Lynne O'Brien.

Casting : Anne McCarthy, Mary Vernieu.

Interprètes : Jill Hennessy (Victoria), Billy Burke (Oates), Kevin Zegers (Patrick Connally), Paul Gleeson (Denby), Nina Landis (Annie), Michael Edward-Stevens (Martin Gris), Simon Westaway (Bracken), Bruce Hughes (M. Connally), Jane Conroy (Mme. Connally), Melissa Jaffer (La grand-mère de Patrick), Brian McDermott (Sheriff Gordon), Nique Needles (Le Hippie)…

Date de sortie française : 19 Juillet 2000.

Date de sortie USA : 4 Juillet 1999.

Date de l'édition Blu-Ray/DVD : 3 Septembre 2025.

Budget estimé10M$

Recettes mondiales : 207 496$



PLUS SUR KOMODO

BOUTIQUE SF-STORY

ESC Films sort une édition du film Komodo le 3 Septembre 2025 dans un boitier DVD-9 Keep case, contenant un Blu-ray type BD-50 et un DVD de type DVD-9.

Le film, qui vous l'avez compris sent bon la vieille cassette VHS des regrettés vidéoclubs, n'avait l'objet que d'une seule édition en mars 2001, un an après sa sortie en salles françaises.

Les images de cette édition sont tirées de la pellicule 35 mm exemptes de scories et avec un grain peu prononcé. La restitution sur le support Blu-Ray testé est parfaite, les scènes nocturnes nombreuses parfaitement restituées.
Coté audio, deux pistes sont présentes en VF 5.1. (avec suffisamment de relief) et la version originale en anglais également en 5.1 sous-titrée en français.

L'édition contient :

- le Blu-ray du film (1h29'16"), chapitré en 9 segments (pas de menu chapitrage),

- le DVD du film (non testé) 

En plus des VF et VO, vous pourrez regarder le film avec les commentaires audio de l’équipe du podcast Jump Scare avec beaucoup d'informations pertinentes sur la conception des effets spéciaux.

Coté Suppléments :

- Making of (11'13") : Phil Tippett et John Cox et leurs équipes expliquent succinctement les effets spéciaux du film et l'intention du réalisateur Michael Lantieri. Des interviews des acteurs principaux : Jill Hennessy (Victoria), Billy Burke (Oates), Kevin Zegers (Patrick Connally) complètent ce court making-of.

- La bande-annonce d’époque (0'31") 


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*Le hors-champ est la partie de la scène qui n'apparaît pas dans un plan d'un film parce qu'elle n'est pas interceptée par le champ de l'optique de la caméra que ce champ soit invariable (plan fixe), ou variable (plan où la caméra effectue un mouvement (panoramique et/ou travelling) et/ou un zoom).